S'arrêter de respirer pendant son sommeil... c'est possible
Lorsque nous retrouvons nos plumes le soir venu, et que nous tombons dans les bras de Morphée, c'est enfin le moment de la journée ou nous pouvons relâcher toute la pression accumulée dans la journée.
Mais après avoir passé une plus ou moins bonne nuit, certaines personnes présentent une somnolence diurne excessive. Ces personnes peuvent s'endormir n'importe où, et même parfois en discutant avec quelqu'un.
Après avoir exclu la possibilité que la personne prenne des médicaments qui peuvent accentuer la somnolence diurne, on peut évaluer cette hypersomnie grâce à l'échelle de somnolence d'Epworth.
On considère qu'avoir un score supérieur à 15 est signe d'une somnolence diurne excessive. Entre 9 et 14, il s'agit d'un déficit du sommeil et avoir un score inférieur à 8 est tout-à-fait normal.
Si le score est pathologique alors on continue la recherche et on fait une polysomnographie ou PSG. C'est un examen qu'on réalise en clinique, et qui consiste à installer toute une série de capteurs (mouvement, respirations, saturation), ainsi qu'un EEG (électroencéphalogramme qui va enregistrer l'activité du cerveau), tout cela pendant le sommeil.
Il n'est pas rare qu'à la suite de ce PSG, on constate que notre patient s'arrête de respirer pendant son sommeil ! On fera le diagnostic du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), lorsque qu'on remarque plus de 5 apnées-hypopnées de plus de 10 secondes par heure. On constate aussi chez ces patients, une diminution importante du taux d'oxygène dans leur sang pendant la nuit, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur tout leur métabolisme. Ces patients auront donc un sommeil fractionné et rythmé par des micro-réveils parfois inconscients.
Ce SAHOS est de loin la cause la plus fréquente de somnolence diurne, environ 2 à 4 % de la population générale en est atteint. . Ce syndrome est 2 à 3 fois plus présent chez les hommes que chez les femmes, et ce, surtout après 60ans.
Il existe 2 types d'apnées dans ce syndrome :
- les apnées obstructives : liées à une surcharge pondérale, avec un BMI > 30. les apnées obstructives sont les plus fréquentes.
- les apnées centrales : liées à des problèmes cardiaques ou neurologiques
Le syndrome d'apnées du sommeil survient donc généralement chez les personnes en excès pondéral ou chez les personnes ayant une hypertension artérielle (à noter que ces 2 facteurs sont souvent liés).
Les symptômes de cette pathologie sont les ronflements, une hypertension artérielle, un sommeil agité et une somnolence diurne.
Vous vous doutez bien qu'arrêter de respirer dans son sommeil et d'ainsi diminuer le taux d'oxygène circulant, ne peut pas avoir beaucoup d'effets positifs. En effets, à cause de ces apnées répétées, on note des conséquences neuro-cognitives (dépression, troubles de la mémoire), cardiovasculaires (augmentation du risque de faire des AVC, arythmies cardiaques) et sociales. De plus en augmentant la somnolence diurne, cela augmente aussi les risques de faire des accidents de voiture !!
Pour traiter cette pathologie il existe plusieurs approches
les mesures hygiéno-diététiques (perdre du poids, éviter l'alcool, éviter de dormir sur le dos)
l'utilisation du nCPAP : pression positive continue par voie nasale (voir photo), cela réduit les problèmes liés aux apnées mais vous comprendrez qu'il n'est pas simple de dormir avec ce dispositif toutes les nuits.
la chirurgie : avec des prothèses d'avancement mandibulaire pour éviter l'obstruction des voies aériennes.
Alors pour terminer, je vais vous répéter ce que tout le monde dit pour être en bonne santé : FAITES DU SPORT. Dépenser-vous, ça en vaut la peine ! Ne pas tomber dans l'obésité, vous empêchera de nombreux soucis de santé.
Pour les plus curieux :
(image1) https://www.huffingtonpost.fr/2016/01/12/10-habitudes-sommeil_n_8937086.html
(image2) https://sommeil-mg.net/spip/questionnaires/Echelle%20D%27Epworth.pdf
https://www.sfrms-sommeil.org/recherche/actualite-scientifique/communique3/
(image3) https://www.nastent.fr/blogs/news/polysomnographie-definition-indication-interpretation
Kiss
D.