Les Jours Sans Ailes • Partie 1 • Chapitre 8

Il m’a fallu du temps pour atterrir. Ce mec me bouleverse. J’en ai parlé avec Sophie. Mon histoire ne lui parle pas et elle ne voit que des problèmes. De toutes les manières, elle bloque sur son âge! Je ne m’en rends pas compte en fait. Je suis bien quand je suis avec lui. C’est tout ce qui compte. Pour autant, je ne me suis pas engagée. On verra bien. Je pars dix jours en vacances en Dordogne chez des amis et cela va me faire le plus grand bien.

Simon a très mal pris mon week-end à la campagne. Il surnage. Il surjoue. En fait, il aimait bien la situation dans laquelle je m’étais enfermée avec lui. Une poupée à distance. Je ne manque pas de lui faire remarquer qu’il a une femme et qu’il attend un enfant d’elle. Aux audacieux, les mains pleines, il ne démord pas pour autant, arrivant à justifier sa situation et notre histoire. Des fois, je me demande pourquoi j’ai accepté de coucher avec lui un soir… Bref, il me rappelle tout de même que nous avons prévu de nous revoir à un festival photo. Une nuit d’amour au programme en plus des expositions. Il insiste. Et je lui confirme que cela se fera et qu’il lui faudra admettre que c’est une baise de fin. Il fait mine de ne pas entendre, trop content de mon accord.

Depuis que je suis en Dordogne, Vincent ne m’a pas envoyé le moindre message. Et même si je suis heureuse avec mes petites nièces, il me manque… Je sais tout ce qu’il fait. Il suffit de suivre son Facebook. Il a l’air très occupé comme toujours. Et comme toujours à faire des choses sympas. Au bout d’une semaine, je craque et je lui envoie un message. La réponse est immédiate. Il est dans un festival… et justement il me propose d’aller avec lui à Rock en Seine. Il m’invite. Pass trois jours. Il fait chier à ne jamais rien faire comme les autres, celui là!

Je ne suis jamais allé dans un tel festival et là il marque encore des points. En même temps, je déteste qu’il décide pour moi. Surtout aussi loin. son festival est pour fin août et nous ne sommes que mi juillet. J’ai du mal avec l’idée de m’attacher. Bref, il est hors de question d’accepter. Et je lui indique. Il ne lâche rien pour autant. Nouveau message. Je rentre mardi et il me propose d’aller dans un endroit magique le mercredi pour déjeuner. Ca admettons!

Il est donc venu me chercher le mercredi midi et il se faufile dans les petites rues de balnieue. Il est radieux. Même si je ne lui ai concédé qu’un léger baiser en montant dans sa calèche. Toujours est-il qu’il fait un temps sublime et qu’il m’indique que nous allons à la campagne en plein Paris. Je lui fais confiance et nous arrivons sur l’île, avec cette demeure russe du début du siècle transformé en restaurant. Il a réservé et notre table est en terrasse, au bord de l’eau.

C’est juste parfait. Ce qu’il faut de chic, ce qu’il faut dans l’assiette. Nous avons siroté la bouteille de blanc et il me propose une balade dans le parc… Il a encore marqué des points. J’ai adoré l’endroit. En fait il fait trop chaud pour se balader et nous finissons comme tout le monde dans l’herbe, à l’ombre d’un grand charme. Il se penche sur moi et me couvre de bisous. Je frissonne. Mais je ne me donne pas comme ça! tout en le laissant faire…

D’ailleurs, j’ai de quoi le refroidir! Et je lui parle de ma nuit à venir avec Simon. Il n’est pas content du tout. Il ne comprend pas. Pourquoi coucher avec ce mec alors que c’est fini? Et nous deux là dedans? Au fond, il pose les bonnes questions. Et je me prends en boomerang mon missile. Mais hors de question de changer quoi que ce soit, j’ai promis à Simon. Je sais que je joue avec le feu… Il me demande ce que je penserai si c’était dans l’autre sens… Il n’a pas tort, je lui arracherai les yeux bien sûr!

Je ne dis rien. Je ne dis plus rien. En fin d’après midi, il me propose d’aller dans Paris voir un petit concert et nous reprenons la voiture. Je l’ai mouché. Je lui ai même probablement fait mal mais il est toujours là. Inventif et charmant! Dans Paris, nous retrouvons notre amie commune et sa pote qui m’énerve. Mais elle a couché avec lui pour me regarder comme ça? Ca m’énerve tellement que je finis par lui poser la question. La réponse est oui. Et là ça me fait chier. Elle me fait chier cette pouffe! Elle est moche en plus! Merde, je suis jalouse!

Le concert terminé, nous reprenons la voiture tous les deux. Il ne se démonte toujours pas. Il a une autre surprise pour moi et je dois lui faire confiance. Le pire, c’est que je lui fais confiance. Je suis bien avec lui, je ne suis pas en danger, même si je lui ai fait la gueule tout le concert. Ah ah sa pouffe, il va se la bouffer!

Nous cheminons en banlieue et il se gare au bout d’une vingtaine de minutes. Nous sommes devant chez lui. Il habite une petite maison pleine de charme du côté de Versailles. Ce n’est ni trop grand ni trop petit. C’est conforme au personnage. On s’y sent bien. Il débouche une bouteille de blanc bien frais et nous sert deux verres. Je sais que nous n’allons pas ailleurs… Et nous froissons les draps une bonne partie de la nuit. Cette fois, c’est tendre et amoureux contrairement à la première fois. Il n’y a plus de colère ou d’enjeu. Nous nous jetons à corps perdus. Il est très attentif et s’ingénie à me donner du plaisir. Il s’y prend très bien d’ailleurs!

Le réveil n’est pas aussi simple. Nous avons dormi jusque midi et il me propose de me raccompagner. Il est décidément adorable… Mais c’est plus fort que moi, il va falloir que je casse tout encore une fois… Sur le chemin du retour, je lui dis que notre nuit ne compte pas. Je lui dis aussi que j’aimerai qu’il ne s’attache pas. Que je ne suis pas prête pour m’engager. Que ses vacances arrivent et qu’il faut qu’il en profite! Il encaisse. Ca me fait chier de lui faire du mal mais je reste sur mes positions. Froide à souhait! tout l’inverse de la nuit que nous venons de passer… Il ne dira plus un mot du voyage qui me semble devenir une éternité.