Les Jours Sans Ailes • Partie 1 • Chapitre 5

in #roman6 years ago (edited)

pola_eb_01b_fb.jpg

Avertissement : ce roman est librement inspiré d'une histoire vraie. Pour des raisons de protection et de respect de la vie privée, les prénoms sont fictifs.

Table des chapitres précédents

Chap 1Chap 2Chap 3Chap 4

Chapitre 5 • Le 3 juillet


Elle est dure avec moi. Cela s’est pourtant bien passé lors de notre deuxième rencontre. Ok, elle a minaudé mais elle s’est totalement offerte… je me demande même si elle n’a pas joui, là contre la bagnole, au milieu des touristes, à peine cachée par la pénombre. Je ne maîtrise rien. Je l’aie dans la peau, c’est certain. Les journées se suivent et je fais rien d’autre que de penser à elle. La convaincre de continuer. Pour moi, elle est une évidence. Le reste ne m’intéresse plus.

Il y a bien cette histoire de mec qui me gonfle. Notre amie commune m’a rassuré à ce sujet. Elle n’est pas amoureuse et cette relation est sans intérêt. Elle va l’arrêter d’elle même. Elle le sait parce qu’elles se sont revues. Et l’amie en question a essuyé une volée de questions me concernant. Elles m’ont d’ailleurs envoyé un selfie pendant leur rencontre. L’amie est catégorique, Elodie a demandé à en faire plusieurs et de choisir celle qui sera envoyée. Pour autant, ça tranche avec nos échanges. Elle ne capitule pas comme ça.

Elle ne capitule pas mais elle a accepté qu’on se revoit ce mercredi. Je lui ai indiqué que je l’emmenai au temple. Elle est intriguée. Et bien entendu, je ne dévoile rien de mon projet. Je me contente de lui indiquer la station de métro et l’horaire du rendez-vous : midi pile! Je suis à fond pour cette journée. Je vais la revoir et j’en ai besoin. Les jours sans elle sont très durs. Je ne fais rien, je n’ai pas d’appétit.

Comme à mon habitude, je suis en avance. Il fait un temps splendide. Je suis venu en train et en métro également jusqu’au Marais. Là j’ai prévu de l’emmener déjeuner dans un restaurant espagnol avec tapas et sangria au soleil. Puis bien entendu, la surprise. Je vais lui faire visiter l’Atelier Publimod. Le fameux temple. Le temple ou le dernier laboratoire de la photographie argentique. Là où travaillait Willy Ronis et là où Marc Riboud fait ses tirages. J’y vais aussi pour récupérer mes négatifs couleurs. Je connais bien l’équipe pour y avoir fait tirer une photo couleur en trois mètres de long. Du rare à notre époque. Et j’entends bien lui montrer l’Atelier de façon intime.

Pour l’heure, je l’attends. Les gonzesses, ça ne sait pas arriver à l’heure! Je me rassure comme je peux. En fait, je suis transit de peur à l’idée de la revoir… Et si la magie s’arrêtait? Midi une et je l’aperçois. Elle aussi. sur les quelques mètres qui nous sépare, elle retire se écouteurs et me sourit. Elle me claque une bise! Ah la saleté! Je réclame un bisou… un petit même! Elle rit mais j’essuie un non! Je n’ai pas la main à l’évidence… pourtant elle est trop belle. Nous marchons côte à côte quand soudain un passant nous interpelle et nous stoppe : « vous êtes trop beaux les amoureux ».

Elle est devenue rouge comme une pivoine. Moi même, je suis scotché. Je l’aurai rêvé que cela ne se serait pas produit. Son regard me cherche et elle me balance : « mais tu l’as payé? » J’éclate de rire! L’idée est tellement saugrenue ; tout autant que la situation. Et je ne me démonte pas : « Bien sûr! j’ai acheté tout le quartier! » Là, c’est elle qui rit! Et forcément, j’en profite pour réclamer un baiser. C’est toujours non! Et elle en joue… ça l’amuse à l’évidence!

Arrivés chez l’espinguoin, la conversation prend une tournure surréaliste. Elle s’intéresse à ma vie et j’essuie un interrogatoire en règle. Hors de question de capituler! Je m’évertue de lui démontrer que notre histoire est une évidence. Elle m’interroge sur mes enfants. Et là, je vais lâcher la première bombe : je lui avoue que je lui ferai bien un enfant! Curieusement, elle n’est pas surprise et voire même, elle creuse le sujet. Et chaque fois, elle tente de me démontrer que tout cela n’est pas possible. Qu’il vaut mieux rester ami!

Je serai à deux doigts de capituler. Impossible de rester maitre de la situation, je lui avoue qu’il est hors de question de devenir ami. Et le déjeuner se poursuit ainsi dans un étrange mélange de bonheur d’être avec l’être aimé et de supplice face à son refus d’aller plus loin. Pour autant, elle est toujours là, attentive à tout. Elle m’observe. Elle me déstabilise totalement.

L’ambiance est lourde. Ca se voit qu’elle a envie de me sauter au cou et qu’elle freine tant qu’elle peut. Pourtant, j’essaye. Chaque fois, elle me renvoie dans mes 22 mètres. Mais je ne lâche rien. C’est elle et pas une autre! A 14h00, je reprends la main. L’atelier Publimod est ouvert et la pause récréative va faire du bien… Elle n’y connait rien et se révèle très admirative du lieu. J’ai marqué un point. Et j’en profite pour lui proposer de se joindre à nous ce week-end! Décollage de Paris, direction Maintenon, vernissage et soirée dans le jardin de l’hôtel particulier de mon pote. Elle me promet d’y réfléchir. J’achève ma proposition en lui indiquant que notre amie commune sera également du voyage. Elle réitère qu’elle va y réfléchir. Je la rassure en lui disant qu’on sera de retour samedi dans l’après midi.

Mais ce n’est décidément pas ma journée! pourtant tout se passe bien. Les conversations sont fluides et même profondes. alors pourquoi se refuser? Cela me dépasse totalement mais il va bien falloir me faire une raison sur le chemin du retour : elle ne m’a concédé aucun baiser.

Les jours sans elle sont déjà très douloureux mais là c’est le supplice… Et même si je garde un sourire de façade, la souffrance est là. Intense. elle s’évanouit dans le métro comme elle était arrivée. Génération Y avec ses écouteurs dans les oreilles!


A suivre


ligne.jpg

You want to follow my work? Welcome aboard!

ligne.jpg

bandeau_steemit.jpg

Coin Marketplace

STEEM 0.20
TRX 0.13
JST 0.029
BTC 65814.16
ETH 3444.84
USDT 1.00
SBD 2.64