Les Jours Sans Ailes • Partie 1 • Chapitre 2

Me voilà enfin rentrée à Issy les Moulineaux. Quelle soirée! Tout y a été imprévu et improbable. Je n’ai pas répondu aux derniers messages de Simon. Il y en a 4 en attente. De toutes manières, cette histoire n’a pas de sens. Il est marié et va même être père. Et je dois bien admettre que Vincent m’a plu… J’ai eu envie de lui aussi. Allez trêve de blabla, au lit, je me lève dans 3 heures!

J’arrive à 10h00 pile au bureau. La journée va être longue surtout que ma soeur arrive ce soir! L’ordi s’allume lentement. Je ne suis pas censée aller sur facebook, mais tant qu’à ne pas être productive… sitôt connectée, j’ajoute les échappées belles. C’est vrai qu’elle a de la gueule son expo et puis c’est original comme concept. Moi qui adore la photo et les expos, je n’ai jamais assistée à une visite de nuit, champagne à la main accompagnée des artistes pour moi toute seule. J’en souris. Bip! Une nouvelle demande de contact… C’est Vincent. Il ne perd pas de temps celui-là!

Simon est de mauvaise humeur. Ses messages sont saignants. Il n’a pas apprécié ma sortie. Il sait trop bien qu’il est impuissant de par sa situation et les 700 kilomètres qui nous séparent… Il sait surtout que je peux rencontrer quelqu’un à tout moment. Il a bien compris que c’était probablement le cas hier soir. Lui si drôle au réveil d’ordinaire est devenu incisif et inquisiteur. Ca me gonfle! Je valide la demande d’ajout de Vincent et je me balade sur son profil… Il est craquant quand même!

Bon au boulot! Les bonnes résolutions… ne sont que de courte durée aujourd’hui. Simon continue ses messages. Mais je ne lui appartiens pas! Ok, on se voit quand il remonte sur Paris, ok on couche ensemble, ok on s’envoie des textos tous les jours et cela me va très bien. Sa jalousie, il est temps qu’il la ravale.

Message privé de Vincent. Décidément aucun des deux ne va me lâcher ce matin. Il me demande si ma nuit a été bonne et si ce n’est pas trop dur ce matin… Il est adorable. Je lui réponds que tout va bien même si ça tire un peu. Il a l’air en forme! Il me fait rire. C’est chiant… Moi qui voulait rester peinarde et aux abris, sans risque, en voilà un qui va casser la petite routine dans laquelle je me complais. Avec Simon, je ne prends aucun risque, je le sais bien. Mais même si j’ai de l’estime pour lui, je n’ai pas le pincement que j’ai ressenti hier soir.

Le mieux est d’oublier tout ça… Que la vie reprenne son cours normal. Ma soeur arrive ce soir et je suis trop heureuse. Un week-end entre soeurs. D’ailleurs, je ne me vois pas retourner à la galerie avec elle. J’en meurs d’envie mais non! Si je ne relance pas, le garçon va aller ailleurs. Mignon comme il est, il ne restera pas seul bien longtemps. D’ailleurs, j’ai déjà rassuré Simon. Oui j’ai rencontré quelqu’un mais rien de grave. Il ne semble pas partagé mon optimisme mais c’est ainsi.

Que cette journée est longue. J’ai fini de regarder son profil. Pas pu m’empêcher. Je n’ai rien foutu en clair. Simon s’est calmé. Il vient de m’envoyer des liens musicaux. Là dessus, il faut admettre qu’il a bon goût. Décidément, aujourd’hui, je ne ferai rien. Je souris benoitement à la chef de service. Elle est pénible à me parler comme une enfant. Il est 17h00, je me casse!

Ligne 12, qu’il me tarde d’y être. La revoir et oublier tout ça. Oublier hier soir. Plus je me dis qu’il faut l’oublier, plus je pense à lui. Je n’ai pourtant pas répondu à son dernier message. Il m’a donné son téléphone… en début d’après midi. Ce mec est dans mes pensées. On a seize ans d’écart quand même mais je ne m’en suis pas rendu compte. J’étais bien. Stop!!!! Ta soeur est là! Hop une bonne bière au soleil. Je suis tellement heureuse de la voir.

Elle me raconte Toulouse. Ma ville. Je ne suis parisienne que depuis deux ans et demi et la ville rose me manque toujours autant. Elle aura du frais dans ses bagages, c’est sûr! Et pour du frais, elle en a ce 14 juin… Elle me déballe son emménagement avec Benjamin chez nous… Chez ma mère quoi. Ils ont investi les combles et les tourtereaux filent le parfait amour. Ce n’est pas mon cas… Mais je l’écoute avec passion. Un jour, j’aurai peut être le courage de me lancer aussi. De me relancer surtout. Et de me laisser aimer à nouveau…