Poème d'une soirée intense
Il était à peine onze heures du soir
Et la soirée ne faisait que commencer,
Quand, tout d'un coup, tu m'invitas à danser
Sur une musique aux paroles blasphématoires.
C'est avec enthousiasme que je m'engageai
Dans cette gigue latino que l'on nomme "Despacito".
Mais jamais n'aurais-je pu anticiper de sitôt
Que par l'entremise de ton fessier tu faillis me tuer.
En tant que bon père de famille, je n'irai pas dans le détail
De peur que les mots n'heurtent ma propre conscience.
Mais afin de présenter les choses avec une certaine innocence,
Je dirai que dans mon caleçon il y a eu feu de paille.
Mon corps était à Bruxelles, mais mon âme était ailleurs
Tandis que mon crâne chauve se couvrait de froides sueurs.
C'est alors que je pris l'initiative de te notifier sur l'instant
De ma condition précaire des suites de tes frottements;
Partant, tu compris ma détresse et d'une adresse sereine
Tu me laissas survivre à cet épisode intense de ma vie.
Les larmes aux yeux, je te dis "Merci!" et tu me congédies.
Je ferai de "Despacito" ce que Proust fit de sa madeleine.