On ne présente plus Ethereum qui est un véritable géant dans le monde de la blockchain. Alors que Bitcoin s'est imposé comme la blockchain de référence pour les transactions monétaires, Ethereum se distingue par une approche beaucoup plus généraliste en permettant à ses utilisateurs de créer toute sorte d'applications.

NULS partage cette approche généraliste mais avec un mode de fonctionnement différent : alors que chez Ethereum, la flexibilité provient essentiellement de la création d'applications décentralisées (Dapps) et de smart contract, NULS base sa flexibilité sur la modularité. Chaque utilisateur de NULS a ainsi la possibilité de créer et de personnaliser sa propre blockchain (sous-chaine) en utilisant des modules personnalisables.

A l'heure où j'écris cet article, une importante mise à jour d'Ethereum est annoncée dans un futur proche. Et puisque les grandes lignes de la version 2.0 viennent d'être dévoilées, il me parait important d'en tenir compte dans cet article.

Ethereum et NULS : deux approches différentes

Le principe de base d'Ethereum, c'est la décentralisation d'applications et on peut dire que ça lui a plutôt réussi. Ethereum sert d'ores et déjà de base à plus de 2000 applications décentralisées. On peut citer par exemple le service Filecoin qui permet de louer l’espace libre de son ordinateur à d’autres utilisateurs, ou DNN (Decentralized News Network)
qui utilise la technologie blockchain pour diffuser des actualités fiables et non censurées.

NULS partage un objectif avec Ethereum : permettre aux utilisateurs de se servir de la technologie blockchain pour des objectifs très variés, en fonction des besoins des utilisateurs. Mais chez NULS, cette flexibilité est basée sur un système multi-chaines : A partir d'une chaine de base, un utilisateur peut créer sa propre blockchain en utilisant des modules personnalisables. Cette modularité permet donc de créer une sous-blockchain dont on peut définir toutes les caractéristiques en fonction de l'utilisation que l'on souhaite en faire.

Voyons maintenant plus en détail les spécificités de ces deux blockchains :

La règle de consensus

NULS : Proof-of-Credit

Pour vérifier la fiabilité d'un utilisateur, NULS utilise le consensus Proof-of-Credit. Ce protocole spécifie qu'un utilisateur du réseau doit avoir au minimum 20 000 tokens bloqués sur son compte pour pouvoir créer un bloc. Les utilisateurs ainsi validés sont appelés des agents.

Pour s'assurer du bon comportement des agents, ce protocole fonctionne avec un système de punition : Si un agent commet une erreur ou essaie de tricher il sera sanctionné et verra ses tokens gelés pour une durée plus ou moins longue en fonction de la faute commise.

Ethereum 2.0 : Proof-of-Stake

Avec sa future mise à jour, Ethereum va passer du protocole Proof-of-Work au protocole Proof-of-Stake. Il est intéressant de noter que ce protocole se base sur un principe similaire à celui de NULS, puisque seuls les utilisateurs qui ont bloqué une certaine quantité de tokens sur leur compte auront l'autorisation de créer des blocs.

Les smart-contracts

Les smart-contracts occupent une place fondamentale dans l'architecture d'Ethereum, puisqu'ils sont à la base de la création des applications décentralisées. Pour créer ces smart-contracts, les développeurs utilisent le langage de programmation natif d'Ethereum, baptisé Solidity.

Chez NULS, les smarts-contracts sont liés à la modularité du système : Les utilisateurs peuvent s'en servir pour spécifier les règles de fonctionnement qu'ils souhaitent appliquer à leur propre blockchain. Notons qu'à la différence d'Ethereum, les smart-contracts peuvent être développés dans de nombreux langages de programmation.

Les tokens

Le token d'Ethereum est l'Ether

Comme le disent eux-mêmes les fondateurs d'Ethereum, l'Ether est le carburant qui fait tourner la machine. Plus prosaïquement, l'Ether est utilisé pour payer l'exécution des smart-contracts sur le réseau, et donc pour faire fonctionner les applications décentralisées. Avec la future mise à jour, l'Ether va également être nécessaire pour avoir le droit de créer des blocs.

Le token de NULS est le NULS

Tout comme pour Ethereum dans sa future version 2.0, les NULS peuvent être utilisés pour obtenir le droit de créer des blocs et également pour effectuer différentes opérations sur le réseau, comme par exemple créer sa propre sous-chaine.

Conclusion

On peut dire qu'Ethereum et NULS partagent un principe de base : se servir de la technologie blockchain pour offrir une flexibilité qui répond aux besoins variés des utilisateurs.

Mais hormis ce point commun, il reste difficile de comparer ces deux blockchains : Ethereum est d'ores et déjà un des géants du marché, alors que NULS est un petit nouveau.

Néanmoins, NULS se distingue par une approche originale qui peut ouvrir les portes de la blockchain à de nombreux types d'utilisateurs. Ethereum, de son coté, se heurte à un problème majeur : celui de la scalabilité. Le passage à une grande échelle présente de nombreux écueils et le futur d'Ethereum dépend en grande partie de la façon dont cette évolution va être gérée. C'est tout l'enjeu de la mise à jour à venir (prévue en 2019 à l'heure où j'écris ces lignes).

L'avenir nous dira si le géant Ethereum va être capable de passer au cap supérieur, et si NULS saura tirer parti de ses atouts pour attirer un large public.

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