bejaia la bougie de l'Algerie
*Ce ne sont pas moins de 45 plages que recèle la côte béjaouie (baptisée côte de Saphir) avec une centaine de kilomètres de long qui ont été ouvertes officiellement le 4 juin aux estivants.
éparties entre les côtes est et ouest, 11 d’entre elles (plages) sont interdites, déclarées dangereuses pour la sécurité des baigneurs. En effet, il est procédé chaque année, par les services concernés (santé publique, environnement…) à des sorties sur les plages où des prélèvements ont lieu, suivis d’analyses. C’est dire toute l’importance accordée par les pouvoirs publics au versant sécuritaire et sanitaire de la gestion des plages. Intervient ensuite l’entretien de ces mêmes plages. En ce qui concerne cette opération, Hamid Aïssani, P/APC de la commune de Tichy, nous apprend que “le nettoiement des plages s’effectue au quotidien, avec une équipe de la commune disposant d’un engin (une pelle mécanique) et d’un camion. Quatre équipes d’ouvriers également composées, chacune de 7 éléments, prêtent main forte à ceux de la commune et ces 28 paires de bras, nous sont affectées par Blanche Algérie, un dispositif d’emploi de jeunes opérant sous l’égide de la DAS (direction de l’action sociale). L’opération commence très tôt le matin, c’est-à-dire dès 7h jusqu’à 9h au maximum pour que les baigneurs puissent accéder à une plage propre”. Et M. Hamid Aïssani de nous rappeler que “la gestion des plages, c’est aussi l’aspect réglementaire et, pour ce faire, une batterie d’arrêtés communaux est promulguée, les mêmes, chaque année, en général, sauf quand survient une situation spécifique à la saison… Sinon, il y a l’interdiction de circuler torse nu hors des plages, en ville, de dresser des tentes sur la plage, celle de n’utiliser pédalos et jet-ski, (scooters) qu’à 300 m du rivage…”
Le président de l’APC ne peut, pourtant, s’empêcher de déplorer certaines formes d’incivisme et une indiscipline débridée de la part de jeunes apparemment sûrs d’une certaine impunité acquise. “Nous sommes mis devant le fait accompli et ne disposons d’aucun moyen (ni prérogative) d’intervenir directement de façon coercitive, l’autorité chargée de veiller avec toute la rigueur requise au strict respect de la réglementation semble fermer les yeux. Il y a un laxisme patent, sinon comment est-ce que des jeunes, bravant l’interdiction notifiée à cet effet, s’obstinent-ils à planter des parasols sur des espaces entiers d’une plage, les transforment en espèces de mini-tentes en leur ajoutant des morceaux de tissu et autres rideaux puis les louent aux baigneurs, et ce, n’en déplaise à nos arrêtés ?! Autrement dit, les plages sont systématiquement squattées par des jeunes indisciplinés.” Et qu’en est-il de la concession, cet autre volet tout aussi important de la gestion des plages ? À ce propos, M. Taâzibt, directeur (par intérim) de la Direction du tourisme de la wilaya de Béjaïa nous apprend qu’“il faut d’abord savoir que la condition sine qua non pour pouvoir prétendre au statut de concessionnaire, donc autorisé pour une exploitation touristique d’une plage, en plus d’une stricte conformité à la loi 03/02 du 17 février 2003 régissant précisément ce type d’exploitation, l’exigence qu’une plage doit avoir un plan d’aménagement (une partie d’une plage seulement est concédée une fois ledit aménagement réalisé), celui-ci étant à la charge de l’État (réalisation de parkings, poste de secours etc.). Dans ce sens, précisément, la Direction du tourisme (de Béjaïa) vient de bénéficier d’une opération d’études d’aménagement de 12 plages.
Ainsi, il y a espoir que, d’ici la fin du quinquennal (2010/2014), les 45 plages dont dispose le littoral béjaoui seraient dotées d’un plan d’aménagement dûment élaboré. À ce moment-là, et à ce moment-là seulement, l’on pourra envisager les concessions”. La formule (concession), cependant, n’est pas pour autant reléguée au seul stade du principe non encore applicable. En effet, selon MM. Taâzibt et Hamid Aïssani, “les concessions sont accordées aux propriétaires d’établissements hôteliers pour l’exploitation des plages attenant à leurs infrastructures touristiques. À Tichy, par exemple, ce sont cinq établissements qui sont officiellement concessionnaires”. Le président de l’APC de Tichy précise qu’“il s’agit là de cas exceptionnels, des concessions de gré à gré imposées par le fait que ces plages qu’ils (les patrons d’hôtel) sont autorisés à exploiter sont contiguës à leur établissement. Mais ils ne représentent même pas le 1/10e des cinq plages que compte la bande littorale de Tichy, longue d’à peu près 6 km, et qui sont Les Hammadites, la plage du Stade, la plage Tichy-centre, la plage cité Bensaïd (dite Baccaro) et la plage Taghzouyth”. En tout cas, l’impression lancinante que laisse l’appréciation de l’ensemble des éléments de cette enquête sur la gestion des plages se résume à ceci : le “modèle” actuel (de la gestion des plages) semble s’apparenter davantage à la consécration d’une addition de “réflexes” et autres initiatives au demeurant routiniers, ce qui signifie l’absence patente d’une politique en la matière, réfléchie en profondeur et méthodologiquement élaborée. Cohérente, d’envergure et vecteur de développement durable dans la sphère touristique. La gestion des plages est un intitulé aux contours plutôt flous. Une somme d’expédients récurrents, une approche qui s’enlise dans des sables d’or, pourtant, mais… mouvants pour toute perspective de promotion de l’excellence.