Le Varyon changera le Monde. Ou rien ne le changera.

Varyon, capitalisme et gouvernance.

L’hystérie haussière des derniers mois de 2017 portait en elle les germes d’une dislocation des fondations même des cryptomonnaies, là ou le retour salvateur à la raison des premiers mois de l’année a peut-etre enfin créé les bases du futur règne de la blockchain.

En effet, en cette fin 2017 les profits semblaient tellement colossaux, les envolées des cours tellement sans fin, que les puissances de ce qui représente déjà “l’ancien Monde” ne pouvaient demeurer sans réaction.

Des Etats-nations au FMI, en passant par les institutions bancaires et les agences de notations, tous s’accordaient à évoquer administration d’un même remède à ce cheval fou: plus de régulation, plus de centralisation, bref la transformation d’un germe révolutionnaire en une inoffensive plante d’appartement…

Le capitalisme a en effet ceci d’impressionnant que, lorsqu’il ne peux combattre un concept, il s’affaire à l’absorber et à le rendre inopérant et incolore ; Ainsi en va t-il du communisme, aujourd’hui survivant au sein des régimes parlementaires des grandes puissances démocratiques modernes. Si au passage, il est possible d’en faire un nouveau “business model”, c’est encore mieux!!

Il pourrait en être ainsi des crypto-actifs et de la blockchain, dont les potentiels de rentabilité n’ont évidemment pas échappé aux grands argentiers mondiaux (on rappellera les tous récents pronostics de l’oracle des milliardaires Forbes et le brusque intérêt pour le sujet des groupes Rockefellers et Soros).

En effet, les cryptomonnaie semblent avoir l’envergure pour devenir et animer un système monétaire mondial 2.0, au sein duquel l’instantanéité des échanges et leur quasi-gratuité pourrait devenir la règle. N’est-ce pas d’ailleurs la feuille, tout ce qu’il y a de plus officielle, du Ripple ?

Un risque d’overdose?
Tout cela est beau et bon, mais il demeure difficile d’oublier une chose: Lorsque Satoshi Nakomoto “mine” le 3 janvier 2009, le tout premier bitcoin, il place en sa création l’espoir d’une alternative au système économique moderne: une monnaie transparente, distribuée, décentralisée, échappant à tout contrôle.

Il s’agit là, de bien plus que d’un actif financier ou un outil d’investissement: Satoshi veux changer le Monde. Rien que ça.

Et rien n’indique qu’il n’y soit pas parvenu.

Cependant, on imagine Satoshi (qui ou quoi eut-il pu être), bien navré par l’époque actuelle, dont pas un jour ne se passe sans la création de sa nouvelle crypto, s’apprêtant à “disrupter” tel ou tel secteur par simple onction de la sainte blockchain…

Mais, preuve que l’élan originel demeure, un projet digne de Satoshi parfois émerge et, à défaut de disrupter quoi que ce soit, ou de “révolutionner le e-commerce”, propose, en toute simplicité, rien de moins que de nouveaux outils au profit de l’Humanité.

Le Varyon, outil d’auto-gouvernance.
Le Projet d’îles flottantes de la start-up Blue Frontiers n’est pas le sujet de cet article.

Tout juste rappellera t’on que l’on parle là, de mettre en place les conditions technologiques permettant à une communauté de vivre à demeure sur des plateformes artificielles en mer. Cette perspective a vocation à permettre d’étudier la faisabilité de la chose à l’aube de changement climatiques majeurs et de montée des eaux, tout autant que de tester de nouveaux modèles de gouvernances fondés sur l’auto-suffisance, la décentralisation et l’auto-gestion

Que l’on soit ou pas partisan, du projet sociétal sous-jacent, il est intéressant de constater que celui-ci prévoit la disparition de toute monnaie fiduciaire dans le cadre de son fonctionnement, au profit d’une cryptomonnaie baptisée Varyon.

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Bien-sur, le Varyon sera doté d’une “valeur”, intrinsèque, étalonnée sur les autres cryptomonnaies, ainsi que sur les monnaies FIAT. A ce titre, il pourra être soumis au trading ou à la spéculation, comme n’importe quel autre actif financier (voir à ce propos le white paper). Il est même possible que, sans qu’il ne s’agisse de son objectif premier, sa valorisation explose.

En revanche, ce token transcendera cette condition primaire. Il accordera à son porteur, dans le contexte de la communauté, la possibilité d’échanges monétaires classiques de biens et services, mais sera également le rouage central de l’ensemble de la gouvernance interne du projet. Il permettra notamment (au-delà d’un certain seuil) d’influer sur le mode de fonctionnement de la communauté, par le biais d’une mécanique de démocratie directe.

Par ailleurs, dans un contexte technologique d’auto-suffisance et d’autonomie énergétique, il incitera à la redistribution vers la communauté des éventuels surplus de production individuels (eau, électricité, mais également temps de travail et compétence).

Projeté à titre d’expérimentation sur de petite surface et des micro-sociétés de quelques dizaines/centaines d’individus, l’observation de son fonctionnement permettra d’en déterminer la pertinence au sein de futures Zones Economiques Spéciales (ZES), dont beaucoup s’accordent à considérer que leurs multiplication à travers le Monde, représente une révolution prochaine.

Cependant, demeure toujours le risque que cette passionnante utopie soit vampirisée par les capacités du Capital à phagocyter toute alternative subversive, en la transformant en cash-machine.

A ce titre, à une époque où le vacarme marketing semble être devenu la règle, la mise en place du Varyon via l’ICO de Blue Frontier se fait à bas bruits, de peur, peut-être de trop attirer l’attention de fonds d’investissements.

Le Varyon, dans ce qu’il représente, a en effet probablement plus besoin de contributeurs que d’investisseurs afin d’être en mesure de réaliser ses promesses.

Son destin, et celui des cryptomonnaies qu’il inspirera, ne sera pas en demi-teinte: il changera le Monde. Ou rien ne le changera.