« La crise de l’accueil des réfugiés nous oblige tous »
Adjointe à la maire de Paris chargée des solidarités, Dominique Versini, dans une tribune au « Monde », lance un appel aux entreprises, aux bailleurs privés ou publics, aux fondations et à tous ceux qui disposent de locaux non occupés pour qu’ils les mettent à disposition.
Tribune. L’hiver approche, le Samu social de Paris qui gère le 115 – numéro d’urgence pour les sans-abri – appelle à l’aide dans une indifférence quasi généralisée. Chaque soir, des familles avec des enfants sont à la rue. Au mieux, elles dormiront aux urgences des hôpitaux parisiens ou dans les recoins de la capitale.Depuis 2015, les flux de réfugiés en provenance notamment d’Afghanistan, du Soudan et de la corne de l’Afrique, bien que ne relevant pas des mêmes problématiques d’accueil, ont accentué la tension sur le dispositif d’hébergement d’urgence sur Paris et sa périphérie.L’insuffisance criante de places pour l’accueil des demandeurs d’asile a conduit à la constitution d’immenses campements de rue dans les arrondissements du nord de Paris, en particulier les 18e et 19e.Réapparition incessante des campements de rueLa ville de Paris, les services déconcentrés de l’Etat, les associations comme Emmaüs, France Terre d’asile, le Samu social, se sont mobilisés sans compter pour accueillir les plus vulnérables dans des locaux adaptés.Par ailleurs, durant toute la première année, tous ont également participé à une trentaine d’opérations de mise à l’abri de 25 000 migrants vers des centres d’hébergement d’urgence situés sur l’Ile-de-France et des centres d’accueil et d’orientation (CAO), ouverts en urgence par l’Etat sur tout le territoire et gérés par des opérateurs associatifs.De nombreux parisiens, collectifs d’habitants ou paroisses, se sont aussi mobilisés pour répondre aux besoins immédiats des migrants, notamment en servant des repas. La ville de Paris a mis à disposition de l’Etat des bâtiments non occupés lui appartenant ou dont elle avait la disposition. L’Etat a, de son côté, réquisitionné différents bâtiments sur l’Ile-de-France malgré le rejet de certains maires qui y voyaient une façon pour Paris de leur transférer le problème. Comme si les migrants étaient parisiens !...