La technologie blockchain dans la politique

Il y a un (presque) an, le jeudi 26 septembre 2019 le CSV International ( ou "CSI", la section "internationale" du Parti Populaire Chrétien-Social luxembourgeois) a organisé à Luxembourg une conférence-débat ouverte à tous sur le thème du titre.

Devant une salle attirée diversement soit par la politique, soit par la technologie blockchain, soit par les deux sujets, l'agenda a été ouverte par Clara Moraru, présidente du CSI qui a expliqué la mission de notre section: attirer vers la politique les très nombreux résidents étrangers au Luxembourg, entre autres à travers des évènements de qualités comme par exemple des visites guidées de la Chambre des Députés en compagnie d'un des élus du CSV, ou d'autres évènements thématiques faisant intervenir les responsables du Parti, comme ce fut également le cas de cette conférence.

L'intervention principale fut celle de Laurent Mosar, député du CSV et échevin de la Ville de Luxembourg qui détailla la position du CSV par rapport aux crypto-monnaies et plus généralement à la technologie blockchain et rappela que c'est grâce au CSV que le sujet a été thématisé à la Chambre. Il admit que le Gouvernement luxembourgeois a fait des premiers pas, en promulgant une loi qui donne un cadre très général d'application de la blockchain et affirma qu'il faut aller plus loin, en légiférant et en encadrant le développement de cette technologie.

Les principales propositions du CSV dans ce domaine:

1. Mise en place d'une Task Force associant l'Université de Luxembourg, le secteur financier ainsi que d'autres acteurs
2. Augmenter les ressources de la CSSF pour lui permettre de traiter des demandes d'agrément dans ce domaine avec plus de célérité.
3. Mise en place d'un Bureau d'Information à la CSSF
4. Renforcement de la protection des investisseurs en crypto-monnaies
5. Mise en place d'une loi similaire à la "loi prospectus" pour les sociétés qui développent des projets blockchain.

A son tour, Biba Homsy (à gauche de l'image) a présenté LetzBlock, l'association luxembourgeoise promouvant la technologie blockchain et ses applications dans le Grand Duché. Biba a été récemment élue Préseidente de LetzBlock.

Pour ma part, j'ai présenté une vision de la manière dont cette technologie pourrait être déployée pour soutenir des applications ayant pour objectif le renforcement de la démocratie.

Tout d'abord, j'ai fait quelques observations quant à l'état de nos démocraties occidentales. Un an plus tard, les choses ne semblent pas aller mieux, bien au contraire.

Je me suis ensuite penché sur les mécanismes sous-jacents des processus démocratiques:

1. la formation des programmes politiques cohérents,
2. la mise en commun de ressources pour pouvoir disseminer les propositions contenues dans le corps éléctoral
3. la notion de promesse politique, une "dette d'honneur"
4. le processus nécessairement flou et difus de "remboursement de cette dette" après les élections, pendant l'exercice du pouvoir

Cela m'a permis d'introduir les aspects de la technologie blockchain qui la positionnent comme un outil susceptible d'aider ces processus démocratiques

Un an plus tard

Pour diverses raison, je n'ai pas réussi à finir et publier cet article l'année dernière, je l'avais donc laissé en état de brouillon. Cela nous permet aujourd'hui de remarquer que l'année écoulée n'a pas rendu les réflexions de l'automne 2019 moins pertinentes, n'a pas rendu la blockchain moins utile en politique.

L'état de nos démocraties ne s'est pas amélioré entre temps, bien au contraire, même si des lueurs d'espoir existent. La blockchain reste toutefois un sujet encore trop complexe, avec trop peu d'applications utilisables par le plus grand nombre. C'est d'autant plus dommage dans ce contexte que Steem a subi entre temps un mouvement fissipare, de division, qui n'est pas sans rappeler ce qui se passe dans nos "corps politiques".