La colère de Notre Dame.
Tu nous as pris au dépourvu, ta flamme au centre de nos écrans
Face à toi des milliers d'innocents, les yeux rivés sur ta grandeur,
Qui te voient perdre ton sang.
Une nuit avec toi, des siècles sous ton toit,
Et des milliers de gens qui sont allés vers toi,
Tu as vu des sourires, des montagnes de joie,
Connais-tu les soupires, le désespoir d'en bas ?
Le lendemain de ta chute,
Tout le monde te regarde, te regrette et te prie,
Tu es une grande Dame, après tout.
Mais quelle honte, quel sacrilège, tous ces Hommes qui oublient leurs priorités,
Tu les vois s'agiter, exposer leurs finances, parce que l'urgence de te remettre sur pied, a finalement surplombé leur devoir d'Humanité.
Notre Dame, tu ne le sais pas, car tu ne peux rien savoir,
Rien dire,
Rien ressentir,
Rien désirer.
Tu ne connais pas la souffrance, le manque, la tristesse, la peur, la violence, les quartiers pauvres, le ventre vide.
Je ne te blâme pas, bien au contraire,
Ton sacrifice nous a montrés à quel point dans ce monde, l'argent ne sert que pour briller,
Briller sur les facades de murs endommagés, briller dans les médias pour faire valoir une bonté...
Alors j'attends un miracle, celui d'entendre ta voix,
Dire à l'Homme qui t'a construit : "Regarde le pauvre dans les yeux, et brûle toutes tes prétentions à être un favori de Dieu, de ta richesse, donne-en aux malheureux, et ne reconstruit pas mon toit car Dame Nature le reprendra. Sois raisonnable pour cette fois, car c'est ma chute qui te révèle à ton devoir, celui d'aimer les Hommes plus que moi."
L.