Cryptographie par ondes hertziennes : Le mystère des stations de nombres !

in #fr6 years ago (edited)

Les messages cryptés ne sont pas l'apanage de quelques codeurs zélés sur le net, utilisant la cryptographie ou bien encore la stéganographie. Que ce sois pour faire transiter des données sensibles ou des messages à caractère informatif à travers le globe, la radio fut peut être l'un des supports les plus utilisé dans ce domaine. Plus généralement diffusé sur une plage d'ondes courtes, dont la fréquence est comprise entre 3 MHz et 30 MHz, ce mode de transmission n'était que peu supporté par des radios domestiques mais cependant accessible par des postes HF (haute fréquences) ou VHF (very high frequency : très haute fréquences), bien connu des cibistes, des radiodiffusions de secours ( presse, ministères, ONG etc...) ou encore des radios pirates émettant leurs programmes de manières occasionnels.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale et surtout, grâce à sa discrétion auprès du grand public, à partir du début des années 90, de nombreuses stations de nombres ont émergé sur cette plage de fréquences. Comme mentionné un peu plus haut, leurs buts est de délivrer un message bien particulier en diffusant des messages codés à l'intention de leurs destinataires, en utilisant des suites de nombres ou de lettres souvent groupés par séries. Ces séquences sont traditionnellement annoncé par synthèse vocale et retransmis plusieurs fois par jours.

Peu d'informations filtrent quand à l'utilité de tels messages propagés ainsi par voies hertzienne et bien entendu des suspicions populaires , alimenté sous fond de complotisme, font état de divulgations de données à des fins d'espionnage. Bien que cet usage n'a jamais été confirmé publiquement, le gouvernement des Etats-unis à cependant dévoilé, avec l'affaire des Cuban Five, qu'un groupe organisé utilisait ce moyen afin de faire parvenir des informations subtilisés pour le compte de Cuba. Une autre rumeur faisait aussi état de communications réalisé pour les besoins de cartels de drogues. Plutôt éphémères, les station de nombres changent rapidement de fréquences pour assurer une certaine discrétion.

Lincolnshire Poacher


L'une des stations ayant acquis une certaine notoriété, malgré elle, est sans doute la Lincolnshire Poacher. Celle ci émettait alors de Chypre et était écoutable dans l'ensemble des pays Européens. On estime que cette radio a existé depuis le milieu des années 70 et la dernière transmission recensé date de juin 2008. De nombreuse théories s'accordent sur l'utilité de la Lincolnshire Poacher, la plus plausible proviendrait d'une enquête réalisé par la BBC en 2004, statuant sur le fait qu'il s'agirait d'un relais de communication appartenant à la Royal Air Force, situé à Akrotiri dans le territoire de Chypre. Ce corps militaire d'élite disposait effectivement d'antennes relativement puissantes pour la diffusion de cette émission sur la totalité du continent.

The Swedish Rhapsody

Bien connu des auditeurs de l'Est, The Swedish Rhapsody propageait ses émissions dans le bloc communiste de l'ex URSS. La caractéristique de cette station provenait de sa voix féminine très robotique. Ce n'est que bien des décennies après ses premières diffusions (aux alentours des années 1970) que le rapprochement a été fait auprès d'une machine bien connu des services de la Stasi. Dénommé Sprach machine, ce séquenceur était confectionné pour générer des communication artificiels sur des lignes téléphoniques et radio.

UVB-76

D'origine russe, UVB-76 reste encore un mystère entier auprès des amateurs de stations de nombres. Depuis 1982, la station émet sans interruption un signal sonore sous forme de "buzz", durant approximativement 1,2 seconde, suivi d'un silence de 1,3 seconde et ce 23 fois par minute. Celle ci est parfois entrecoupé d'annonces, provenant non pas d'une synthèse vocal, mais bien d'un intervenant par le biais d'un microphone. Ces prises de paroles étaient extrêmement rare, jusqu'à 2010 ou ces interventions ont considérablement augmenté. UVB-76 fait l'objet d'un véritable engouement sur internet ainsi que sur le deep-web. Les débats sur le fonctionnement et le but de cette station divergent et prennent parfois des proportions totalement fantasques. Toutefois certains estiment que la fréquence du buzz exercé par cette station serait synchronisé avec le mesurage constant des propriétés dynamiques de l'ionosphère. Oui, ça parait complètement fou...

Nous n'avons que gratter la surface de ce domaine, car bons nombres de stations de nombres ont existé et existent encore à l'heure actuel. Tout cela reste encore un mystère insondable qui alimente les théories les plus folles dans l'inconscient collectif. Que ce soit à des fins de recherches, d'espionnage ou bien encore d'information ce genre de communication n'a pas fini de nous interroger et de nous pousser à tenter de comprendre ce qu'il nous est impossible à discerner. Peut être qu'un jour le voile se lèvera sur ce curieux procédé !

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