Petites histoires éco #5 - Le réveil de la Chine digitale (2ème partie)

in #fr7 years ago (edited)

Hello la communauté !

Dans la première partie de l’article sur le réveil de la Chine digitale nous avions placé le décor en présentant les « majors » tech chinoises et nous avions montré l’intérêt des autorités chinoises pour ces compagnies afin de s’en servir pour bâtir les bases d’une nouvelle économie. La Chine ne se place plus dans la logique « Made in China » mais « Powered by China »

La chine est déjà l’un des plus grands utilisateurs et investisseurs du monde, et cette ascension est impressionnante. Si la valeur des transactions chinoises du e-commerce retail dans l’ensemble des transactions mondiales représentait moins de 1% en 2005, elle représente 42,2% des transactions mondiales en valeur, soit la valeur des marchés e-commerce des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Japon réunis! Encore plus impressionnant, le marché du paiement représente 790 milliards de dollars en Chine en 2016 soit plus de 11 fois celui des États-Unis ou... En outre, la Chine est le deuxième pays le plus représenté en termes de licornes (ce sont les startups généralement non cotées, valorisées à plus d’un milliard de dollars) derrière les États-Unis mais ces licornes sont en moyenne mieux valorisées (la valorisation donne un indicateur sur les perspectives de revenus et profits futurs).

L’empire du milieu est déjà un acteur incontournable des flux mondiaux de données. Bien que la Chine faisait état d’un déficit commercial dans les services de 182 milliards de dollars en 2015, elle était exportatrice nette de services digitaux de 10 à 15 milliards de dollars sur les 5 dernières années. Bien que la Chine était et est critiquée à cause de vouloir créer un « grand pare-feu » pour contrôler les flux et l’information, elle est actuellement classée 6ème en terme de débit de flux de données en 2016 contre une 13ème place en 2005.

Le potentiel sur la digitalisation n’est pas terminé pour différentes raisons :

1/ Le marché chinois est large et jeune ce qui permet le lancement rapide de business models digitaux à plus large échelle (regardez les grands projets digitaux du style Uber ou Netflix, l’effet d’échelle est très important pour pérenniser le modèle d’affaires)

La Chine est le pays qui a le plus grand nombre d’utilisateurs internet du monde. 95% de ces utilisateurs utilisent le mobile pour leurs achats en ligne, 20% d’entre eux se reposent que sur leurs smartphones pour faire leurs achats contre seulement 5% aux États-Unis.

Les villes contribuent aussi pour un avantage comparatif en faveur de la Chine. Celle-ci compte 22 villes supérieures à 5 millions d’habitants contre 1 pour les États-Unis et 4 en Union Européenne.

2/ Les BATs sont bien capitalisées et sont en train de développer un riche écosystème qui croit avec et autour d’eux.

Les autorités chinoises ne s’intéressent pas seulement aux BATs parce que ce sont des pépites montantes de la tech mais aussi parce que ce sont des grands investisseurs de capital-risque dans les technologies digitales. 50% des startups chinoises dites globales sont financées de près ou de loin par les BATs. Et 42% de la totalité des investissements en capital-risque en Chine est réalisé par les BATs, contre seulement 5% des investissements en capital risque aux Etats-Unis réalisé par les FANG (Facebook, Amazon, Netflix, Google)

D’autant plus que les investissements en capital-risque en Chine se font généralement sur des technologies porteuses du type Fintech, réalité virtuelle, véhicule autonome, drones et robotiques, impression 3D, Big data, intelligence artificielle, etc. Sur ces segments, la Chine se trouve toujours dans le top 3 en termes d’investissement.

Les entreprises chinoises du digital sont aussi leader sur le plan technique. Étant donné qu’elles font face à des problèmes techniques plus importants que ce soit en termes d’échelle (dans la création de l’architecture digitale) ou de volatilité des flux, les compagnies chinoises ont développé de meilleures capacités de processing que leurs voisins américains. Ou du moins peuvent recourir à davantage d’expérimentation à grande échelle que leurs concurrents.

3/Le gouvernement laisse place à l’expérimentation et investit lui aussi dans la Chine digitale de demain

Le point 3 sera traité dans un prochain article. Dans celui-ci je commenterai aussi mon sentiment sur l’effet un peu «booming » de la tech en y apposant une lecture sur le fin de cycle de la tech des années 1990.

Stay tuned et vive le contenu Steemit !

Pour lire les articles thématiques « Petites histoires eco » précédent, c’est ici :
Petites histoires éco #4 – Le réveil de la Chine digitale (1ère partie)
Petites histoires éco #3 - Après la ruée vers l'or, la ruée vers le business du cannabis?
Petites histoires éco #2 - Cryptos: bulle ou pas bulle?
Petites histoires éco #1 – Kodak

Sources :
https://www.mckinsey.com/~/media/McKinsey/Global%20Themes/China/Chinas%20digital%20economy%20A%20leading%20global%20force/MGI-Chinas-digital-economy-A-leading-global-force.ashx
http://www.marketing-chine.com/conseils-marketing/points-importants-sur-le-marketing-digital-en-chine
http://www.rfi.fr/emission/20171018-chine-convertit-leninisme-digital
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/economie-digitale-en-chine-le-nouvel-eldorado-626707.html
http://www.bilan.ch/economie-plus-de-redaction/chine-leader-de-leconomie-digitale

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Intéressant, j'ai pu entendre ( à vérifier) qu'ils auraient équipé un réseau de 2000km2 en réseau quantique...

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