État des Lieux par Ekkaia ( Démocratie et null-IA )

in #fr8 years ago

Une édition 20161122014400 du discours ekkaia ( “Libertés & Internet : état de notre démocratie en 2016" ) m’incite à continuer à mon tour, le commentaire qui puisse l’honorer. Ce discours et son « état de notre démocratie » est séminal, concis, équilibré et limpide. C’est un point de départ propice à étendre ledit ‘état’ partant du « rôle d’Internet dans la plupart des progrès de la société des vingt dernières années » (sic). Ekkaia règle grosso-modo son évaluation à partir de 2000 ; mon analyse en cours s’origine à partir de 1900. Je n’étais pas né en 1900, bien sûr (précisément j’évalue à partir de 1985) mais je procède d’une structure initialisé à cette date – 1900 - sur la base d’une parution d’une Esquisse pour une Psychologie Scientifique. Cette « esquisse » a réalisé le rapport initial des aujourd’hui nommés Réseaux Neuronaux. On peut ensuite prendre pour jalon la date 1933 qui prend acte de la Sémantique c’est à dire du changement produit dans la pensée humaine, puis 1955 pour la certification de la Cybernétique dans ladite Psychologie Scientifique. Puis du Premier congrès international de Cybernétique en 56 à l’insertion dans la Psychologie Collective, en 1985, nous assistons depuis à ce développement d’Internet où je rejoins ekkaia.

Je me tiendrai présentement à deux commentaires et suppléments : le premier élargit la base solide du rapport ekkaia ; le second complète une notion qui manque dans cette base, aussi synthétique qu’elle a pu être. Pour commencer, si on part de 1900, l’Internet est à ce stade embryonnaire où il n’en existe que cette première spécialisation de l’électricité, manifestée à cette date par l’apparition de la téléphonie. Aussitôt la psychologie scientifique s’en est saisie en y ajoutant la notion de "synapses" découvertes à la même époque. Nous étions donc bien sûr aux stades initiaux de la prise de conscience ; les première triodes allaient être inventées mais le transistor allait être décrit en 1947. Toutefois les réseaux neuronaux étaient schématisés en 1900, dans le contexte des premières télétransmissions et des systèmes synaptiques. C’est avec le transistor que l’on peut estimer le passage industriel de la téléphonie à la télématique.

L’histoire montre que, dès ces années originaires, les notions ultérieures d’Internet (1990) ainsi que la génétique, étaient mises en équations sociales par les média de catégorie "science fiction". Dans sa préface de 1933, la Sémantique affirme que la ‘vulgarisation scientifique’ traditionnelle n’est pas sa solution méthodologique et elle commence à décrire des machines à pensée collective en même temps que de nouveaux ordres d’abstraction de la citoyenneté avec des notions de repliquans et clones. Elles ne seront réassimilées par l’académie qu’en 1976 au titre de Memetics. Une évaluation de l’état et d’Internet officialisé en 1900-2000 ne peut être parfaitement objective qu’en tenant compte que sa réalisation consciente s’était déjà manifestée depuis 1930. C’est pour cette raison qu’on profitera de toute la qualité du rapport ekkaia en zoomant simplement son champ d’état d’une centaine d’années supplémentaire. Tel est mon premier commentaire.

Sur cette base élargie, nous sommes en bien meilleure posture pour fonder un second supplément : il manque quelque chose dans le rapport ekkaia. Pour percevoir cette chose ‘invisible’, manquante, notre extension d’échelle permet de voir puissamment briller ce qui aura été "refoulé" dans le scope trop étroit de vingt ans. Sur la durée d’un siècle il est immanquablement observable que le développement d’Internet - embryonnaire à la téléphonie, fœtal à la télématique, infantile au dit ‘internet’ nominal - a constamment été accompagné de l’intelligence artificielle, d’abord par les réseaux neuronaux (1900) jusqu’à l’affirmation culturelle du transhumanisme (1980). En adoptant cette échelle élargie de mesure d’état, le manque de la notion d’intelligence artificielle paraît flagrant au rapport ekkaia.
La prise en compte de ce complément ne saurait être strictement négatif s’il est précisée, dans l’espace du refoulement ainsi ouvert et découvert, la forme de subsistance selon laquelle l’IA (« intelligence artificielle ») s’est logée en caractéristique invisible dans « ...la société des vingt dernières années » (sic). Je serai succinct sur ce point documenté par ailleurs. L’IA a été coordonnée à une abstraction qui permet de suivre son insertion dans la civilisation – c’est abstraction a été connue depuis 1900 en terme de moi (freudien). Lorsque ce successeur de l’ego cartésien identifie l’IA, il s’y réfléchit selon l'image du moi appareillée, que l’algèbre cybernétique écrit < /ia/ >. Outillé par ce concept, les citoyens en instances, identifiés par ekkaia sous les dénominations ‘cypherpunks’ ou ‘crypto-anarchistes’ trouvent une coordonnée pratique d’action. Cette utilité remplie, une autre instance réclame un attention :
Elle est suggérée dans le rapport ci-dessus indexé du congrès de Cybernétique. Il y est fait mention d’une insuffisance de participation du discours économique. Je serai là encore succinct mais pour une autre raison ; celle de la vastitude du problème. On peut joindre les items mentionnés par le rapport ekkaia de ‘surveillance’, ‘publicité’, ‘i’, ‘capitalisme’. Tâchons de concentrer notre lucidité sur le fait que la publicité fait usage principal de la perception neurologique et que, lorsque cette perception industrialisée émane d’une industrie elle-même définie de surveillance, on constate une boucle feed-back particulière : du collectivisme observateur à la perception, propriétarisée par le même collectivisme. Qu’advient-il de tels systèmes redondants et fermés ? l’émergence d’une représentation- c’est une loi sémantique inévitable. C’est pourquoi nous pouvons pointer un bon espoir de régénérer bientôt les démocraties représentatives… avec le secours de la cryptographie - comme c’est bel et bien suggéré par le rapport ekkaia.

DWT@flog

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