Dossier Blockchain #2 | Mars 2021

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Le Bureau est fier de vous présenter la deuxième édition du dossier mensuel du pôle #blockchain de Cyb-RI. Voici un best of des news blockchain qui ont marqué nos membres et la communauté le mois dernier !

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CBDC

Les Etats du monde entier entrent dans le jeu des Monnaies Numériques de Banque Centrale (MNBC) : après la Chine, l’Inde vient d’annoncer leur engagement pour la création de leur roupie numérique.

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La Banque centrale indienne (RBI) a déclaré que les MNBC pourraient être utiles comme instrument de transmission monétaire et aideraient à orienter la consommation publique vers des catégories spécifiques de produits et de services. Les MNBC pourraient être utilisées par les banques centrales pour amener de la "monnaie hélicoptère". Cependant la RBI exprime quelques désaccords sur les MNBC: "La MNBC n'est cependant pas une bénédiction sans mélange - elle pose un risque de désintermédiation du système bancaire, d'autant plus si le système bancaire commercial est perçu comme fragile."

Face à l'Inde et la Chine, c’est également la Russie qui va démarrer ses essais pour le rouble numérique en 2022. Pour rappel fin 2020 la Banque de Russie avait annoncé son engagement pour le développement de leur rouble numérique.

De son côté, le Japon prévoit également de travailler sur sa propre MNBC. Son travail sur le Yen numérique doit commencer fin 2021. Depuis Janvier 2020, le Japon avait déclaré son intérêt à la création d’une MNBC qui prendrait la forme de « Banque Centrale en tant que service ». Ce qui implique une évolution vers la construction de modèles commerciaux qui s'articulent autour de la fourniture de services à la demande du client, plutôt que d'adopter une approche commerciale traditionnelle centrée sur les produits. Le Japon relève néanmoins un problème majeur qu’il leur faudra contourner : l’accessibilité hors-ligne du Yen numérique. Le Japon est sujet à d’importantes défaillances de réseau et de pannes d’électricité dues aux catastrophes naturelles auquel il fait souvent face. Une solution à ce problème serait le développement de réseaux maillés basés sur des émetteurs radio à ondes longues, et du réseau satellitaire de Blockstream, qui diffuse les transactions en bitcoins via l'espace.

La Banque Centrale des Caraïbes orientales (ECCB) a lancé sa MNBC, en projet depuis mars 2019, en partenariat avec Bitt, une entreprise fintech des Caraïbes. Cette MNBC nommée DCash est la monnaie officielle des huit pays de l'Union. Toutefois, elle n'est aujourd’hui disponible que dans quatre des États membres de l'union monétaire : Grenade, Saint-Kitts-et-Nevis, Antigua-et-Barbuda et Sainte-Lucie. L’ECCB met l’accent sur « l'autonomisation des citoyens par l'inclusion financière, ainsi que le respect et la compréhension des besoins uniques des économies émergentes ». DCash est interopérable avec les monnaies numériques du monde entier.

L’Union européenne de son côté, annoncera sa décision de lancer un euro numérique mi-2021. Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) a prévenu que la création de la MNBC européenne pourrait prendre quatre ans. À la suite de la phase d’expérimentation, la BCE se réserve le droit, entre 6 mois et un an, d’annuler ou de lancer l’euro numérique. Pour rappel, en octobre 2020 la BCE avait proposé une consultation publique aux citoyens européens sur la volonté de créer un euro numérique. Elle exposera les résultats du sondage mi-2021.

Le Yuan numérique chinois a pour intention d’être la valeur refuge des services de paiement chinois tels que AliPay et WeChat Pay. Ces deux seuls acteurs représentent 98 % du marché des paiements mobiles en Chine. Le Yuan numérique sera utilisé afin de leur assurer davantage de stabilité financière. Mu Changchun, directeur de l'institut de recherche sur la MNBC de la Banque populaire de Chine indiquait que "Si quelque chose leur arrive (AliPay et WeChat Pay), financièrement ou techniquement, cela aurait certainement un impact négatif sur la stabilité financière de la Chine. Afin d'assurer la sauvegarde du système de paiement de détail, la banque centrale doit prendre les devants et fournir un service de monnaie numérique de banque centrale". En février, la Banque populaire de Chine (PBoC) a également rejoint Hong Kong, la Thaïlande et les Émirats arabes unis pour explorer une CBDC transfrontalière.

La Banque de Jamaïque (BoJ) va tester sa MNBC en mai de cette année. Pour soutenir le déploiement de cette monnaie, elle travaille avec la société technologique irlandaise eCurrency Mint. La MNBC jamaïcaine devrait être officiellement déployée au niveau national au début de 2022, et eCurrency Mint en sera le fournisseur.

Par Julie Brel


Régulation

Actuellement, il n'existe pas de régulation européenne concernant les cryptomonnaies. Les nouvelles technologies - comme Internet à l'époque - sont difficiles à suivre du fait du droit et des désaccords entre les Etats membres qui accentuent ce retard. Toutefois, la Commission européenne a partagé une proposition de règlement sur les cryptomonnaies, les utility tokens et les stablecoins appelée MiCa. C'est donc un début de régulation à l'échelle européenne, qui donne pour la première fois dans le monde un statut aux stablecoins.

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De ce règlement, il en ressort la nécessité de protéger les investisseurs, donc d'encadrer ce marché. Si le second objectif de cette proposition est de réguler et ainsi de rattraper le retard de l'Union européenne dans ce domaine, certaines propositions sont contre-productives. Réguler la concurrence au sein de la communauté européenne restreint l'innovation par rapport au marché américain ou chinois. Aussi un problème de confiance apparaît vis-à-vis des crypto-actifs mais cette proposition de règlement pourrait l'instaurer en leur donnant un cadre juridique. Cet encadrement permet de protéger les investisseurs et les consommateurs. Si ce texte est adopté, les Etats membres devront appliquer cette réglementation uniformément.

Selon l'étude menée par Statista dans 74 pays, pas moins de 32 % des nigérians auraient utilisé ou possédé des cryptomonnaies. C'est donc le pays avec le plus haut taux d'adoption des monnaies virtuelles. Alors, quand la banque centrale du Nigeria a annoncé que les banques commerciales devaient fermer les comptes de toutes personnes pratiquants le trading de cryptomonnaies, cela a suscité un tollé. Depuis, le gouverneur de la BCN a clarifié cette déclaration : "il faut protéger le secteur bancaire des activités de cryptomonnaies, mais pas à les interdire entièrement".

Dans le même registre, depuis quelques mois on attend la décision que prendra le gouvernement indien sur la régulation des cryptomonnaies. Certaines informations de Reuters laissent entendre que l'Inde votera un projet de loi qui rendra illégales l'émission, le minage, le commerce et le transfert de cryptomonnaies. La tendance est à la restriction plutôt qu'à l'adoption malgré les informations contradictoires qui sortent régulièrement. Il faut encore patienter quelques semaines.

Le centre présidentiel d'études stratégiques iranien a publié un rapport où les analystes se sont penchés sur l'industrie du minage de Bitcoin.
Elle permettrait de créer des emplois et de générer 2 millions de dollars par jour et 700 millions par an. En Iran, les fermes de mining avaient été fermées en 2019, considérant leurs consommation énergétique, avant d'être de nouveau accepté. Quelques temps après, le trading de cryptomonnaies a lui aussi été interdit. Mais, plus tard, le minage de cryptomonnaies a de nouveau été autorisé. L'Etat souhaite garder tout de même le contrôle sur cette industrie en autorisant les centrales électriques à miner du Bitcoin tout en fermant les fermes illégales. Ainsi, l'Etat s'intéresse de plus en plus au Bitcoin et aux cryptomonnaies afin de contourner les sanctions internationales car « les nouvelles pièces ne sont pas facilement traçables ». Ce rapport confirme cet intérêt porté depuis quelques mois.

En Thaïlande, la SEC avait annoncé un contrôle très strict sur l'accès aux cryptomonnaies, notamment en autorisant l'achat de Bitcoin aux personnes possédant un revenu annuel de minimum 1 million de bahts (27 300 euros) ce qui privait une grande partie de la population. Forcément, les particuliers et l'industrie crypto ont protesté et la SEC est revenue sur sa décision. La secrétaire générale avait déclaré que cette décision était une forme de proposition pour connaître l'opinion de la population sur le sujet. De plus en plus de thaïlandais investissent et si la SEC n'agissait pas et ne légiférait pas dans ce domaine, elle serait tenue pour responsable si les consommateurs venaient à perdre de l'argent avec les cryptos.

Le gouverneur de la banque du Japon Haruhiko Kuroda a confirmé lors de la conférence FIN/SUM 2021 que des expérimentations pour un yen numérique étaient prévues pour les mois à venir. Il a rappelé que 86 % des banques centrales travaillent sur une monnaie numérique. Pour le moment, c'est un projet en phase de test pour ne pas prendre de retard sur les autres pays dans ce domaine et de pouvoir assurer la transition numérique de la société japonaise. Le Japon ne s'engage pas officiellement mais la sortie d'un yen numérique dans le futur est très probable.

Ainsi, les Etats s'intéressent attentivement aux cryptomonnaies et commencent à réguler ce domaine. Cette nouvelle technologie étant encore assez méconnue, la tendance est plutôt à la restriction stricte. La protection des utilisateurs et des investisseurs est la première raison invoquée. Le problème de cette régulation astreignante est qu'elle va retarder les industries du secteur à se développer et à terme, pénaliser les pays concernés par rapport au marché chinois et américain qui sont déjà très en avance.

Par Ilona Kivici-Piredda


Adoption

Nous vous en avons parlé le mois dernier, le maire de Miami a mis sa ville en avant avec la possibilité d'effectuer des transactions publiques via le bitcoin. Désormais, la ville va plus loin et son maire invite les mineurs de Bitcoin à profiter de l'« énergie propre » de sa ville. La ville fait régulièrement face aux conséquences du changement climatique, c'est pourquoi le minage du bitcoin se fera avec des énergies propres : l'objectif affiché est de faire de Miami la ville leader dans le minage du bitcoin.

Les banques aussi renforcent leurs position : Goldman Sachs va offrir une exposition au Bitcoin (BTC), notamment à ses clients fortunés, tout comme Morgan Stanley. Cela va ouvrir les vannes des investissements de leur plus gros clients dans les crypto-monnaies, de quoi renforcer la confiance des futurs investisseurs en l'intérêt des crypto-monnaies.

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Des nouveautés également du côté du géant des paiements PayPal qui rend disponible les paiements en Bitcoin (BTC), Ether (ETH) et Litecoin (LTC) aux États-Unis pour les 28 millions d’utilisateurs de son réseau. Un autre géant, du commerce en ligne cette fois : l’Amazon japonais Rakuten vient d’annoncer qu’il intégrait désormais les cryptomonnaies à son application de paiement : Rakuten Pay.

Une autre innovation en France cette fois, les clients de Boursorama banque peuvent désormais relier leurs comptes Binance, Coinbase et Kraken. Cette nouvelle fonctionnalité, bien qu'innovante, suscite de nombreux débats car la banque pourra connaître précisément le nombre de crypto-monnaies présentes sur tous les comptes liés de ses clients.
Les crypto-monnaies prennent de l'importance dans notre société tant et si bien qu'aux États-Unis, l'étude des crypto-monnaies est incluses dans le programme scolaire des lycéens] dans l'Etat de la Géorgie ce qui montre une prise en compte de la façon dont notre société évolue. L'adoption des crypto-monnaies est telle que selon un sondage réalisé par VISA, 1 habitant d’Amérique latine sur 4 souhaite faire des achats en crypto-monnaies. L'Amérique Latine est déjà historiquement ouverte aux crypto-monnaies et ce sondage rapporté par Decrypt nous indique que 78% des personnes interrogées voudraient pouvoir payer via les crypto-monnaies ce qui est un chiffre assez colossal.

Face à la vague d'adoption des cryptos dans le monde, Google Finance a décidé d'ajouter un onglet dédié aux cryptomonnaies. Tandis que Google a toujours eu une politique assez hostile vis à vis de la blockchain et des cryptos, au point que YouTube bannissait certaines chaines qui parlaient du sujet jugeant que cela encourageait à des activités "illégales" (l'exemple du ban de la chaîne du Journal du Coin ce mois-ci prouve que cela est toujours d'actualité), le géant du numérique s'implique pourtant activement dans le développement de certains projets du secteur comme Theta (entre autres).

Un autre retournement de veste pour qui a de quoi surprendre est celui du milliardaire norvégien Øystein Stray Spetalen qui qualifiait la blockchain de non sens et de "catastrophe pour l'environnement". Ce dernier a annoncé s'être convertit à Bitcoin en seulement 9 jours. Il a effectivement très rapidement changé de point de vue suite à une discussion avec ses co-fondateurs (de MiraiEx). Le milliardaire estimait que le Bitcoin consommait autant que la Norvège et qu'il fallait que l'Union européenne l'interdise. Cet exemple montre que l'idée et la représentation que le grand public se fait du Bitcoin n'est pas immuable et qu'elle évolue constemment, et ce ne sont pas les afficionados du Bitcoin qui vous diront l'inverse.

Par Hugo Harlin


Système financier international

L’intérêt pour le bitcoin est grandissant et ne cesse de croître depuis le début de l’année, et chacun semble avoir ses raisons de convoiter l’or numérique. S’il n’est pas encore véritablement un moyen d’échange, il est indéniablement devenu une réserve de valeur, comme le déclare le Président de la FED de Dallas.

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Evolution du nombre de nouveaux entrants sur le réseau Bitcoin (moyenne sur 30 jours) comparée à l’évolution du prix du Bitcoin en dollars.

Ce ne sont pas les turcs qui le contrediront : les recherches « bitcoin » ont explosé de 500% le mois derniers dans le pays alors que la monnaie locale s’effondrait suite à la décision d’Erdogan de limoger le n°1 de sa banque centrale (3ème du genre en 2ans) : « Les Turcs se tournent vers le Bitcoin comme réserve de valeur potentielle contre un nouvel affaiblissement de la monnaie ou comme couverture contre l’inflation (15% en rythme annuel). Le BTC peut être également efficace contre d’éventuels contrôles des capitaux. »

De son côté, l’Inde persévère dans son indécision quant à la politique à adopter vis-à-vis des cryptomonnaies. En effet, elle a récemment annoncé vouloir interdire totalement leur possession, allant jusqu’à la pénaliser. Si l’on pourrait à priori craindre de telles mesure, rappelons-nous que chaque Etat ayant renforcé les barrières et interdictions d’accès aux cryptomonnaies a par la suite connu un puissant effet Streisand avec une hausse des achats et utilisation de crypto : c’est le cas de la Chine par exemple.

D’autres pays voient dans le Bitcoin un moyen de contourner l’hégémonie monétaire du dollar américain, voire les sanctions imposées par ces derniers. C’est le cas de l’Iran qui persiste dans sa politique de développement du minage de Bitcoins afin d’en extraire le plus possible pour financer son commerce extérieur, en tirant parti du fait que « les nouvelles pièces (ndlr minées) ne sont pas facilement traçables ».

Très clairement, ce sont surtout les pays du Sud qui porte le plus d’intérêt aux évolutions financières et technologiques, comme en témoigne la plus ancienne banque de Colombie, la Banca de Bogota, qui a annoncé participer à un projet pilote basé sur les cryptomonnaies.

Au pays de l’Oncle Sam, Goldman Sachs a beaucoup fait couler d’encre le mois dernier. Ils ont en effet annoncé la réouverture de leur service de trading en crypto-actifs après 3ans d’interruption, et ce très probablement afin de répondre à la demande de leur clients puisque pas moins de 40% d’entre eux possèdent des bitcoins ou y sont exposés indirectement. Pour cette même raison, la banque compte créer un fonds négocié en bourse (ETF) avec une exposition au Bitcoin. « Cet ETF regroupera de nombreuses « innovations disruptives », des produits susceptibles de changer la façon dont le monde fonctionne, selon le document déposé par la banque ». Un retournement de veste total pour cet acteur majeur de Wall Street qui déclarait il y a moins d’un an que « les cryptomonnaies, y compris le bitcoin, ne constituent pas une classe d'actifs pertinente ».

Cette appétence pour le bitcoin n’est pas l’apanage des Amériques, l’Asie est également très prompte à investir dans l’or numérique. Nous apprenions notamment que Meitu, une société technologique chinoise cotée à la bourse de Honk-Kong a racheté pour 50 Millions de dollars de Bitcoin et Ether, après en avoir déjà acheté 40 Millions de dollars la semaine précédente afin de protéger sa trésorerie contre l’inflation. Toujours en Asie, nous apprenions à la mi-mars que le volume d’échange des exchanges de cryptomonnaies avait « brièvement dépassé celui de la Bourse », avec un total de $14,6 Milliards échangés sur les principales plateformes coréennes, contre $14,5 Milliards de volume pour le principal indice boursier de Corée du Sud.

Pour rester sur le sujet des exchanges : Glassnode rapportait le mois dernier que plus de 35 000 nouvelles adresses étaient créées chaque jours sur la blockchain du Bitcoin, ce qui fit dire à Willy Woo (figure bien connue de la cryptosphère) qu’environ 100 000 nouveaux utilisateurs rejoignaient chaque jours les exchanges.

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De plus, Glassnode note que 95% des bitcoins échangés sur les plateformes ont passé moins de 3 mois sur leur adresses d’origine, ce qui témoigne d’une thésaurisation manifeste des possesseurs de bitcoins. Ils ajoutent : « Au sein du bull market actuel, environ 35,9 % de l’approvisionnement en circulation est plus jeune que 6 mois, ce qui montre qu’une portion substantielle des BTC est fermement conservée par les hodlers sur le long terme. ».

Tout cela fait dire à la Citi que le Bitcoin pourrait devenir « la monnaie de choix pour le commerce international » d’ici 7ans dans un rapport au titre on ne peut plus clair : « Bitcoin : au point de basculement ». Qu’ils aient raison ou tort, il est un Etat (la Géorgie précisément) aux USA qui a décidé d’intégrer les cryptomonnaies dans le programme scolaire de ses lycées, bien en avance sur le reste de l’Occident donc.

Terminons sur une note d’optimisme à travers trois nouvelles importantes :

Par Marius Campos


Energie & Developpement durable

Les crypto-monnaies et l'environnement ne peuvent, dans l'imaginaire public, être concilié...pourtant, comme toutes technologies, les cryptos et plus généralement, la technologie Blockchain, envisagent une transition énergétique, avec comme objectif la question de la durabilité.

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Souvent mis en cause, le "Mining" et son impact écologique. Plusieurs articles y font référence et expliquent cette transition durable qui a lieu, tout en rappelant que c'est un processus qui s'inscrit sur le long terme. "Le gestionnaire d’actifs crypto CoinShares a annoncé son investissement dans la société MintGreen". En sachant que MintGreen prône une dimension plus verte du minage du Bitcoin, en récupérant la chaleur produite par le mining. "CoinShares explique que ce type de système devrait tendre à se démocratiser à l’avenir, à mesure que les entreprises s’efforcent d’être plus efficaces en termes d’énergie." Il est alors possible, d'envisager une sorte de bitcoin durable.

Toujours dans le thème du mining, le Pakistan a choisi de construire deux fermes de cryptomonnaies. Selon un rapport de Reuters, ce projet n'a pas encore un coût annoncé, mais l'utilisation de l'énergie hydroélectrique est mentionnée et prévue.

Par ailleurs, en parlant de durabilité... c'est justement ce qu'a souhaité mettre en place Enjin en partenariat avec GameTalkTalk. Ceux-ci, souhaite proposer des NFT (jeton non-fongible) "neutres en carbone d'ici à 2030". Aussi, l'article met en avant le fait qu'Ethereum se tourne actuellement vers le "Proof-of-Stake", ce qui permettrait à ce protocole blockchain, de réduire son impact énergétique de façon considérable.

Peut-être, attendiez-vous des exemples plus concrets et actuels, qui expliciteraient cette transition énergétique ? Eh bien, en voilà un...Saviez-vous qu'il est possible d'être rémunéré en crypto en fonction de notre manière de conduire ? En effet, un programme a été développé permettant à chaque utilisateur de la Fiat 500 électrique de se voir être récompensée de leur "éco-conduite", par le biais de la cryptomonnaie "KiriCoins". L'objectif, rappelé dans l'article est notamment de "créer une communauté autour d’un programme de fidélité qui incite à adopter un mode de vie plus responsable." Cela est encourageant et laisse à penser d'autres initiatives du même genre appliquées à divers domaines distincts.

Par Lyne Telfouche


Art : 2021 est indéniablement l'année des #NFT, du crypto-art

Nous vous avions déjà présenté ce que sont les NFT au sein de notre précédent dossier, or le mois dernier, l’actualité dans le domaine de l’art fut prolifique, c’est pourquoi nous avons opté pour une approche point par point :

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• Le DJ américain s’est associé à Origin Protocole et réalise la première vente d’album sous forme de NFT : 3LAU récolte 11,7 millions de dollars. Durant cette vente aux enchères particulièrement originale, l’album a été divisé en 33 NFTs offrant un contenu unique et collector aux acheteurs avec différents packs (platine, or, argent et NFT de fidélité), dont l’un d’eux s’est vendu pour 3,7 millions de dollars.

• Puis le 5 mars, le groupe de rock Kings of Leon sort le premier album NFT de l’histoire, du jamais-vu dans l’industrie musicale, qui prend un nouveau tournant en ce début d’année avec cette première vente d'un album complet. Ces NFTs comprendront le dernier album du groupe, ainsi que du contenu additionnel et ne seront disponible à la vente que 2 semaines.

The Weeknd a annoncé son entrée dans le monde des tokens non fongibles (NFT) avec le lancement imminent d’une chanson exclusivement en « live » sur une plateforme NFT. Cette implication de l’auteur de Blinding Lights et vedette de la mi-temps du Super Bowl 2021, devrait accroître encore davantage l’engouement pour les NFTs et élargir leur adoption.

• José Delbo, un illustrateur historique de Wonder Woman vend pour 1,85 million de dollars en NFT basés sur l’héroïne de DC Comics.

• Nouveau record historique dans le domaine de l’art, 69,3 millions de dollars, c’est le prix du NFT le plus cher du monde. Vendu aux enchères par la célèbre maison Chrisitie’s, cette œuvre numérique de l’artiste Beeple est un collage de 5 000 œuvres créées par celui-ci.

L’artiste Grimes vend une collection de NFT pour 6 millions de dollars, dont 9 en moins de 20 minutes. En collaboration avec son frère Mac Boucher, la compagne d’Elon Musk fournit 10 réalisations numériques.

L’enchère pour un NFT d’Elon Musk atteint déjà 1,1 million de dollars, alors que la vente n’était pas encore conclue. Ce NFT du milliardaire est un tweet/vidéo musicale inspiré de la culture mème des cryptomonnaies/NFTs. Sina Estavi après avoir proposé 2,5 millions de dollars pour le premier tweet de Jack Dorsey, a enchéri sur ce NFT.

• Le youtubeur américain, Logan Paul tokénise des moments forts de ses vidéos sous forme de NFT - Il empoche 126 000 dollars. Sous forme d’unboxing via des NFTs, il a vendu de courtes vidéos exclusives de son déballage de cartes Pokémon en édition limitée ayant une valeur de 2 millions de dollars. Les acheteurs auront également droit à l’avenir à quelques avantages. Enfin après avoir dévoilé son partenariat avec Bondly Finance, il annonce que pour son prochain unboxing, il sera rejoint par Ken Goldin.

• La vague d’adoption des tokens non-fongible est en train de se propager dans la presse. Le 21 mars, le média économique Quartz tokénise un article sous forme d’un NFT, pour le vendre aux enchères sur Opensea. L’acquéreur pourra consulter pour 1 ether (ETH), soit environ 1790 dollars, l’article d’actualité du site, mais également des informations exclusives propres à celui-ci.
• Puis, 5 jours plus tard, le New York Times vend un article en NFT contre 560 000 dollars, sur la place de marché Foundation à un acheteur collectionneur de NFT.

• Afin d’apprendre par l’humour, un sketch du Saturday Night Live vous explique les NFT, grâce à (un) Eminem qui s’adresse à une Secrétaire du Trésor américain au sujet de ces actifs qui créent l’engouement en ce moment dans une parodie de Without me.

• En Russie, l’un des plus grands musées au monde accueillera une exposition sur les NFTs cette année. Le musée d’État de l’Ermitage considère les NFTs comme le sujet le plus en vogue de l’art contemporain et un nouveau pilier de celui-ci.

La plateforme de NFTs SuperRare lève 9 millions de dollars auprès de Mark Cuban et d’autres investisseurs, qui permettront de développer une application mobile dédiée aux tokens non-fongibles.

Des hackers dérobent plus de 150 000 dollars de NFTs sur Nifty Gateway. Après enquête, il semblerait que seuls les détenteurs de comptes peu protégés aient été victimes de ce piratage, ayant entrainé le vol de différentes oeuvres stockées sur la plateforme.

• Aux États-Unis, un propriétaire a vendu sa maison sous forme de NFT évaluée à 138 000 dollars en 2020. Il a tokénisé 50 % de sa maison, la vendant pour la somme de 75 000 dollars, soit 42 ethers (ETH). Il compte d’ailleurs réitérer l’opération si celle-ci est un succès. Les tokens non-fongibles permettent de devenir propriétaire d’un bien immobilier, mais ne permettent pas encore totalement de reconnaitre légalement la possession du bien.

NFTs et contrefaçon : Que risque l’émetteur d’un NFT dont il n’est pas l’auteur ?. Si le NFT n'est pas juridiquement assimilable à l’œuvre d'art au sens fiscal, il l'est à "l’œuvre de l'esprit" au sens du code de la propriété intellectuelle qui stipule qu' "est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tel qu'ils sont définis et réglementés par la loi". En d'autres termes, les dispositions relatives à la contrefaçon sont applicables. Le vendeur et l’acheteur peuvent ainsi être condamnés. Cependant, l’identification de l’ensemble des parties peut être impossible et rendre la condamnation non recevable. Enfin, il est impossible de supprimer l’œuvre contrefaite ce qui remet en cause, l’application de la législation anti-contrefaçon.

Par Flora Vayeur


Gaming

En mars, la carte unique de Cristiano Ronaldo s’est vendue 290 000 dollars sur Sorare, jeu de fantasy football reposant sur la blockchain Ethereum (ETH) qui rend possible le système de rareté par le biais de tokens non-fongibles (NFTs). Le token non-fongible (NFT) de la star portugaise pour la saison 2020-2021 s’est ainsi échangé pour 150 ETH, un nouveau record de vente pour la plateforme, alors que les deux précédents records étaient ceux des cartes uniques et rares de Kylian Mbappé (116 ETH et 50 ETH).

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Et si la startup française Sorare a levé 50 millions de dollars au mois de février, c'est au tour du mastodonte des NFTs Dapper Labs de lever 305 millions de dollars pour développer son application NBA Top Shot et la blockchain Flow, auprès de nombreux investisseurs privés, dont Michael Jordan, Kevin Durant, Ashton Kutcher ou encore Will Smith et le rappeur 2 Chainz. Ce nouveau cycle de financement mené par le fonds d’investissement Coatue porte la valorisation de la startup à l’origine des CryptoKitties notamment, à 2,6 milliards de dollars. Seulement 6 mois après le lancement de la bêta ouverte, l’application NBA Topshot cumule 500 millions de dollars de ventes, alors qu’en février un record du volume des échanges en 24h avait été atteint de 36 millions de dollars.

Les NFTs notamment dans le domaine du gaming peuvent eux aussi être « écolos ». Dans ce but, Enjin (ENJ) et GameTalkTalk lancent des NFTs « durables », alors que l’essor des tokens non-fongibles dans le domaine public s’était accompagné de méfiance en ce qui concerne leur coût écologique. Le choix des entreprises Enjin et Ludena Protocole (Gametaltalk) de se développer sur le marché coréen n’est pas anodin, car il devrait dépasser 9 milliards de dollars d’ici à 2026.

Redonner une seconde vie inattendue à nos vieilles consoles en minant du bitcoin (BTC) avec une Game Boy de Nintendo, c’est possible et s’est le défi de taille que s’est lancé le youtubeur spécialisé dans le rétrogaming, Stacksmashin. En recherche d’alternatives suite à la « pénurie » de cartes graphiques ou matériel de minage (ASICS) d’où le récent dévoilement de Nvidia concernant une puce de processeur dédié au mining en février, et en possession d’une grande quantité de matériel de jeu vidéo, le youtubeur a donc décidé de transformer sa Game Boy en machine à miner du bitcoin (BTC). La durée estimée pour miner un bloc avec la console vintage de Nintendo, est d’environ 40 ans selon les estimations de celui-ci.

Après le rétrogaming, investissez dans le gaming avec Infinite Fleet, un jeu blockchain dont l’économie repose sur une cryptomonnaie, l’INF, un token émis sur le Liquid Network et transférable hors-jeu, ce qui permettrait à l’avenir aux joueurs de l’échanger contre du BTC, de l’USDT et d’autres cryptomonnaies. Le studio Pixelmatic dirigé par Samson Mow, grâce à ce jeu massivement multijoueur (MMO) se déroulant dans un univers space opéra apporte des cas d’utilisation uniques en créant un lien fort avec la blockchain et l’industrie du gaming. Après un cycle de financement mené par Charlie Lee, Adam Back (Blockstream) et Max Keiser (Heisenberg), il innove en offrant la possibilité à quiconque de devenir investisseur du projet via une Security Token Offering (STO) sur la plateforme STOKR.

Par Flora Vayeur


SPORT

Début mars, Crypto.com (CRO) signe un partenariat avec l’équipe de F1 d’Aston Martin, qui fait son grand retour après 60 ans d’absence. Grâce à cet accord pluri-annuel, le logo de Crypto.com apparaîtra sur les voitures de course de la Aston Martin Cognizant Formula One Team, permettant une visibilité de la plateforme auprès des 433 millions de téléspectateurs uniques. Les entreprises travaillent également à la création de produits, notamment avec la vente d’une collection et le développement d’applications, axés sur les tokens non fongibles (NFTs).

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Mais, Aston Martin n’est pas la seule écurie à s’intéresser à la blockchain et aux cryptomonnaies. À destination des supporters, l’écurie de F1 McLaren lance son propre fan token en s’associant à Bitci.com. Le logo de l’exchange apparaîtra sur les voitures de course et les casques de Lando Norris et Daniel Riccardo : il s’agira de la première initiative de fan token en Formule 1. On peut s’attendre à ce que les avantages délivrés par ceux-ci soient similaires à ceux observés dans d’autres sports, comme le football à la manière des tokens CITY de l’équipe anglaise Manchester City créés récemment.

En effet, Manchester City a lancé son propre token en s’associant avec Chiliz (CHZ), ce qui permettra aux fans détenteurs de ses tokens d’accéder à des avantages en avant-première sur la plateforme Socios.com (récompenses, promotions, sondages, etc). Les fans déjà enregistrés sur Cityzens pourront également percevoir un token CITY gratuitement.

Pour la première fois, les fans tokens permettent aussi de récompenser les sportifs professionnels pour leur succès. Ainsi, le footballeur Cristiano Ronaldo reçoit de la cryptomonnaie en échange de ses buts, plus précisément un fan token de JUV pour chaque but marqué au cours de sa carrière, soit une somme de 11 511 dollars environ. L'initiative provient de l’entreprise Chiliz qui s’est fait connaître pour ses « fans tokens », et dont la cryptomonnaie native a explosé en mars avec un market cap dépassant pour la première fois 1,5 milliard de dollars.

Mais pourquoi le CHZ de Chiliz a-t-il pris +127%, en une journée le 9 mars, par exemple ? Cela est dû à l’annonce de la volonté de Chiliz de s’étendre aux États-Unis et à l’engouement autour des « fans tokens » et des tokens non-fongibles (NFTs).

Cet engouement pour les NFTs se retrouve jusque dans le milieu du skateboard et a séduit l’ex-skateboarder professionnel Tony Hawk qui s’est fait connaître en performant le premier « ollie 540 » en 1989. Ainsi, il propose l’enregistrement de l’une de ses figures mythiques, son dernier « 540 » sous forme de NFT.

Les exchanges de cryptomonnaies ne sponsorisent pas que le secteur de la F1, mais aussi celui du basket-ball. FTX est en pourparlers pour sponsoriser le stade NBA de Miami, pouvant devenir la première entreprise du secteur à donner son nom à un stade. Le stade de l’équipe NBA du Miami Heat, appelé depuis 2000, America Airlines Arena (AAA) suite à un sponsoring de 42 millions de dollars, pourrait devenir la FTX Arena avec l’accord du comté de Miami-Dade en Floride. Cela permettrait d’apporter de la visibilité à l’exchange de Sam Bankman-Fried et au secteur des cryptomonnaies.

Par Flora Vayeur


Technologie

Commençons cette catégorie par une news qui risque de faire plaisir à beaucoup d'entre nous ! BraveSearch se concrétise de plus en plus. Alors, qu'est-ce que Brave ? Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, il est possible de naviguer sur le web sans que nos données personnelles ne soient l'objet d'échange ou de vente.

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Brave est un crypto-navigateur et ses développeur ont annoncé "avoir fait l'acquisition de Tailcat, un moteur de recherche ouvert développé par l'équipe de Cliqz, un ancien navigateur Web.". Un moteur de recherche qui rappelons-le, "ne collecte pas les adresses IP de ses utilisateurs." Brave a pour ambition de développer son moteur de recherche où la vie privée et la transparence ne sont pas que des termes dénués de sens. Pour l'instant, BraveSearch n'est pas encore disponible, cependant une liste d'attente a été créé, afin de pouvoir y accéder en avant-première.
Une autre nouvelle qui a fait pas mal d'échos ce mois de mars 2021 : Ethereum et l'EIP-1559, l'objectif premier étant la réforme des frais d'utilisation. Selon l'article, "pour beaucoup, l'EIP-1559 agit comme la dernière pièce du puzzle de la politique monétaire d'Ethereum en fournissant un mécanisme déflationniste, ce qui ajoute de la rareté à l'ETH sur le long terme.".

Considéré comme la nouvelle faisant parties des plus importantes, dans l'histoire d'Ethereum, celle-ci n'a pas manqué de susciter des réactions positives mais aussi négatives de la part de la communauté. En effet, quelques jours après l'annonce de cette nouvelle structure, "plusieurs voix se sont élevées contre ce changement dénonçant la perte de revenu significative pour les personnes réalisant du minage. Également, Ethereum créé par Vitalik Buterin fait face à des soucis de scalabilité assez important sur son réseau. Certes, l'EIP-1559 est une avancée majeure, mais n'est pas suffisant. C'est pourquoi le développement d'Éthereum reste à suivre et cela de manière attentive.

Toujours dans une volonté d'être davantage efficient, la fondation IOTA cherche à se distinguer de ses concurrents. Celle-ci souhaite faciliter la création des smart contracts tout en étant de plus en plus décentralisé.

En outre, il faut aussi noter que les utilisateurs Litecoin pourront choisir d'être anonyme ou non. Cela s'inscrit dans une logique concurrentielle, qui permettrait au Litecoin de s'aligner voire se démarquer dace à une concurrence de plus en plus accrue. Comment cela est possible ? Litecoin utilisera Mimblewimble, qui sous forme de module d'extension rendra l'anonymat possible.

Profitons-en pour féliciter EDF qui rejoint le conseil d’administration d’Hedera Hashgraph et héberge un nœud de la blockchain éponyme via sa filiale Exaion. En effet, le groupe EDF espère ainsi assurer la réussite de ses engagements de neutralité carbone d'ici 2050. Selon Gilles Deleuze, chercheur en évaluation des risques chez EDF, « dans un avenir proche, l'informatique distribuée soutiendra des systèmes électriques de plus en plus décentralisés, des chaînes d'approvisionnement complexes et des échanges d'actifs numériques, des certificats énergétiques, des crédits de GES, etc. ».

Par Lyne Telfouche


SOURCES : Cryptoast, CoinTribune, Coindesk, TheCoinTelegraph, Journal du Coin, CoinmarketCap, Glassnode, Reuters, Willy Woo, BeInCrypto

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