Le Bitcoin et les cryptos plombés par le 'Croisement de la Mort'
Les devises digitales poursuivent leur plongeon. Entraînées en début de semaine par le Litecoin et la fermeture de LitePay, ainsi que par l'interdiction des publicités sur Twitter, les cryptomonnaies ont confirmé depuis 24 heures leur tendance baissière.
Le Bitcoin abandonne encore près de 7% sur 24 heures, pour revenir à 7.526$ selon Coinmarketcap. L'Ethereum recule de 11% à 412$, alors que le Ripple trébuche de 8% à 0,54$. Le Bitcoin Cash dévisse de 14% à 764$. EOS, Cardano, NEO et Stellar ne sont pas épargnés, avec des corrections allant de 8% à 12% sur une journée.
Litecoin toujours lourd
Le Litecoin plonge de 10% sur 24 heures à 122$, toujours plombé par l'annonce, en début de semaine, de la fermeture de la plateforme de paiement 'LitePay'. La Litecoin Foundation, qui oeuvre à la promotion de cet altcoin, s'est excusée lundi de cet échec. L'organisation avait investi dans LitePay, dont le directeur général Kenneth Asare a informé il y a quelques jours de la fin des opérations. Asare se prépare désormais à céder sa compagnie. "Je suis désolé d'avoir soutenu cette entreprise et m'engage à une meilleure due diligence à l'avenir", ajoute Charlie Lee, le créateur du Litecoin, qui rappelons-le, avait vendu ses jetons il y a quelques mois afin d'éviter les "conflits d'intérêts".
Google, Facebook et Twitter prudents
De son côté , le réseau social média Twitter vient d'interdire certaines publicités relatives aux devises numériques. En particulier, Twitter ne veut plus de pub pour les fameuses Initial Coin Offerings (ICO), ces levées de fonds en monnaies virtuelles. De même, les publicités pour la vente de jetons sont également bannies...
Google (Alphabet) avait déjà créé un choc il y a deux semaines en annonçant qu'il allait interdire ces pubs pour les cryptomonnaies, ainsi que pour les contenus associés, à partir du mois de juin 2018. Plus généralement, le groupe californien entend interdire les publicités concernant les produits financiers non régulés ou spéculatifs... La nouvelle politique de restrictions publiée par Google concernant les services financiers, qui sera donc applicable au mois de juin, interdira purement et simplement de faire la promotion des options binaires et des produits liés, des crypto-devises et des contenus associés (y compris les ICO - 'initial coin offerings', plateformes d'échanges de 'cryptos', portefeuilles de devises numériques et conseils de trading).
Google va aussi interdire en juin les publicités pour les agrégateurs de certains produits financiers très spéculatifs, tels que les CFD (Contracts for Difference), opérations de change à report tacite, les options binaires et produits liés (...).
Le réseau social de Menlo Park Facebook avait montré la voie à suivre en janvier, en bannissant les publicités faisant la promotion des produits financiers et services fréquemment associés à des pratiques promotionnelles trompeuses ou illégales. Cette interdiction concernait notamment les 'initial coin offerings' et les cryptos.
Régulateurs hésitants
Du côté des régulateurs, les réactions sont très diverses. Alors que la SEC (Securities & Exchange Commission), gendarme financier américain, a durci le ton en début de mois en demandant aux plateformes du compartiment des crypto-actifs de s'enregistrer, le gendarme financier du G20, le FSB (Financial Stability Board), a exprimé pour sa part une relative sérénité face à l'émergence de ces monnaies numériques. Le FSB surveillera tout de même les évolutions futures sur ce marché des crypto-devises, et pourra ajuster ses positions en fonction des changements ultérieurs. L'autorité financière du G20 ne devrait donc pas durement réguler ce marché dans l'immédiat, malgré les pressions de certaines nations qui demandent un meilleur contrôle et une action conjointe.
Croisement de la mort
Une figure graphique rare, délicatement appelé 'Death Cross' par les analystes graphiques, accélère par ailleurs les ventes sur les principales cryptos ce jour. Les amateurs d'analyse technique s'inquiètent en effet de ce croisement (à la baisse) de la moyenne mobile à 50 jours et de la moyenne mobile à 200 jours. Un tel croisement signale généralement une tendance baissière prononcée.