Un séjour en Corée du Nord
La Corée du Nord est considérée comme l’un des pays les plus fermés au monde par les occidentaux. Dictature héréditaire d’une sous-catégorie du marxisme-léninisme, le Juche, la République Populaire Démocratique de Corée s’entoure d’un passé mouvementé et d’un avenir incertain. Les tensions redondantes dans la zone et la crainte d’un conflit armé inquiètent durablement la communauté internationale. La couverture médiatique de ce pays est assez monotone : les nord-coréens sont des êtres opprimés par un Grand Leader (Kim Jong Un) qui se soucie plus de l’arme atomique que du développement humain de son pays. Il n’en fallait pas plus pour piquer la curiosité de quelques étrangers qui, chaque année, tentent l’aventure du voyage en Corée du Nord.
Comment partir ?
Partir en Corée du Nord est assez simple, la porte d'entrée principale est la Chine : il suffit d’avoir de l’argent, un visa chinois qui permet une double entrée sur le territoire, et de s’adresser aux bonnes personnes. En effet, il existe quelques agences de voyage officielles (Koryo* Tour par exemple), et des tours organisés par des guides étrangers qui vous y amèneront : l’agence Young Pioneer par exemple, agence qui s’est retrouvée sous les feux des projecteurs lorsque Otto Warmbier, étudiant américain, s’est fait arrêter pour le vol d’un poster de propagande dans un hôtel de Pyongyang. L’étudiant n’a pas survécu à sa détention.
Cela nous amène au deuxième point à évoquer lorsqu’on décide de visiter ce pays : la discipline et le respect. Discipline car nous représentons aux yeux des nord-coréens un ennemi potentiel (il faut donc faire bonne image de son pays et montrer que nos intentions sont pacifiques), et respect pour tout ce qui concerne le Grand Leader et les idées adjacentes.
Si vous n'êtes pas américain, vous ne craindrez pas grand-chose en cas d’écart, mais votre guide peut être inquiété, même après le voyage. Il n’est pas rare que des journalistes s’invite dans les groupes d’étudiants (les journalistes et militaires étranger ont interdiction formelle de voyager en Corée du Nord, sauf rares exceptions), et publient des articles à leur retour. Le guide qui revient en Corée du Nord lors du voyage suivant se fait convoquer et peut être exclu à vie du pays pour ce genre d’incident. Lorsque l’on nous dit de ne pas prendre de photographies, n’essayez pas de le faire. Les parcours touristiques étant très codifiés, vous trouverez toutes les ressources en ligne. Pour cet article, j'ai choisi de ne pas aborder certains points du voyage, ni la date exacte de mon séjour, et j'ai supprimé les métadonnées des photos que j'ai pu prendre.
Depuis la Chine, deux modes de transport sont possibles pour se rendre en Corée du Nord : l’avion et le train. Le voyage en avion dure deux heures, mais n’est pas aussi dépaysant que le voyage en train. Une seule compagnie aérienne dessert la Corée du Nord : Air Koryo, avec des vols intérieurs (Pyongyang - Wonsan par exemple). Il s'agit d'une flotte ancienne, composée exclusivement d'avions russes et ukrainiens.
Par le train, le parcours débute à la gare de Dandong, une ville frontière de la province chinoise du Liaoning, qui est séparée de la Corée du Nord par le fleuve Yalu. Lieu d’échanges commerciaux, Dandong comporte une grande communauté d’expatriés nord-coréens, en l’atteste les restaurants où l’on pourra découvrir une gastronomie que l’on ne retrouvera pas ensuite au cours de notre séjour (au plan qualitatif et quantitatif). Les restaurants sont une source de devise pour le régime de Pyongyang.
La rive du fleuve Yalu offre un certain regard de la Corée du Nord : à quelques centaines de mètres, un paysage monochrome, gris, froid. De toute façon, le brouillard (et la pollution atmosphérique) n’aide pas à égayer la scène. En face, la rive de la ville frontalière de Sinuiju s’offre à nous.
Des vendeurs à la sauvette proposent des timbres, des coupures de Won, la monnaie inaccessible aux étrangers, ainsi que des pin’s soi-disant officiels des ex-dirigeants. Il faut savoir que le port de ces pin’s est obligatoire pour les nord-coréens et qu’il ne faut pas l’égarer sous peine de lourdes sanctions. La densité de vendeurs à la sauvette augmente au fur et à mesure que l’on s’approche du pont de l’amitié sino-coréenne, un des seuls points de transit entre la Corée du Nord et la Chine (d’autres se trouvent plus au nord, sur le fleuve Tumen). Ce pont est doté d’une seule voie pour les camions, et d’une voie ferrée, adjacente. Le flux de camion est lent, ininterrompu et à sens unique : les conducteurs déchargeront leurs marchandises à Sinuiju avant de retourner en Chine (ils ont interdiction de circuler en Corée du Nord). Le pont de l’amitié sino-coréenne a été érigé en remplacement d’un pont construit par les japonais et détruit par les américains lors de la guerre de Corée. C’est une des causes de l’intervention chinoise lors de la guerre, causant dans les rangs chinois la mort de centaine de milliers de soldats (le chiffre exact demeure inconnu), dont le fils de Mao.
La zone d'où partent les camions est très discrète, et l'on ne la remarquera pas si l'on n'y prête pas attention.
La périphérie de Dandong regorge d'activités touristiques : l'extrémité orientale de la Grande Muraille de Chine s'y trouve un peu plus au nord (sous le nom de Grande Muraille de Hushan, érigée sous la dynastie Ming), ainsi que des excursions en bateau rapide sur le fleuve Yalu. Une occasion pour les touristes (chinois pour la grande majorité), de découvrir de plus près les rives nord coréennes : villages fantômes, miradors, gardes frontières armés et villageois rachitiques font parti du décor. Quelques barges rouillées draguent le fleuve, probablement pour récupérer le sable utilisé pour bétonner les routes et les immeubles du pays. L'odeur de l'essence est omniprésente.
De Dandong à Pyongyang
Le jour du départ, un intermédiaire vient vous remettre à la gare un visa touristique. Un papier bleu avec votre photo et un tampon représentant le Chollima, cheval ailé de la mythologie nord-coréenne. Le cheval, et la capacité des dirigeants à les dompter, fait partie de la propagande du régime. Ce visa sera impérativement repris le jour où vous quitterez le pays.
Une voie spéciale est située au premier étage de la gare de Dandong, elle est quasiment invisible pour tout voyageur lambda. Pour y accéder, il faut passer la douane où l’on retrouve des citoyens nord-coréens abordant leurs pins. Toutes les catégories sociales sembles représentées. Le train est tiré par une locomotive diesel chinoise, il s’engage assez rapidement sur le pont transfrontalier, avant de marquer l’arrêt en gare de Sinuiju. Des gardes-frontières montent à bord, contrôlent visa, passeport et bagages, récupèrent les périphériques de stockage et demandent de quoi traitent les livres que vous lisez (il est interdit de transporter des livres ou documents traitant de la Corée du Nord, de la Corée du Sud ou de la guerre de Corée). Ces formalités sont prenantes (les gardes vérifient les bagages de chaque personnes, nord-coréens compris) et ce n’est qu’au bout de deux heures que le train reprend sa route. Entre temps, la locomotive chinoise a été remplacée par une locomotive nord-coréenne.
Le paysage défile, on peut voir à perte de vue des champs asséchés, des villages à l’urbanisme redondant et des routes en béton en cours de construction. Des arbres ont été récemment plantés tout le long de la voie ferrée, très probablement pour masquer ce paysage peut valorisant. Le train ponctue son parcours par des arrêts dans des gares annexes, dans lesquelles des wagons et des locomotives vétustes attendent d’être utilisées. Après quelques heures de trajet, Pyongyang se présente enfin.
Pyongyang n’est pas une ville comme les autres : les rues sont propres, les squares sont vides, des voitures et des taxis circulent, le tramway est bondé. Il n'y a pas de bancs publics ou d'animaux domestiques. Quant aux immeubles tout en béton, hauts de plus d’une dizaine d’étages, ils s’inscrivent dans la grande tradition de l’urbanisme soviétique d’après-guerre. Un coup d’œil sur une vue satellite de Pyongyang permet de voir que les immeubles ne donnant pas sur rue ne sont pas peints . Parmi ces constructions, un bâtiment détrône les autres : l’hôtel Ryugyong, dont la construction a débuté en 1989, s’est arrêtée à la chute de l'Union Soviétique, avant de reprendre ces dernières années : une entreprise égyptienne de télécoms a passé un accord avec le régime pour financer les finitions extérieures du bâtiment.
Impossible de l’approcher, comme beaucoup d’autres bâtiments : vous ne verrez pas grand-chose de la Corée du Nord, cela fait partie du jeu . Ainsi, le tourisme en Corée du Nord s’inscrit dans une sorte de paradoxe : on veut vous faire croire que vous verrez des choses alors que vos guides feront tout pour que vous ne les voyez pas.
En Corée du Nord, vous voyagerez obligatoirement avec des guides, toujours au nombre de deux afin de mieux se surveiller l’un l’autre. Ils parlent anglais et parfois français, et portent des noms d'emprunt. A la gare de Pyongyang, les guides briefent les voyageurs afin d'éviter tout écart et récupèrent passeports et visas de tourisme. A aucun moment, un tampon est apposé sur le passeport. Pendant toute la durée du séjour, vous serez considéré comme sorti de Chine pour une destination inconnue.
Kaesong et la DMZ
Le trajet s’effectue en bus sur une route appelée « autoroute de la Réunification », régulièrement ponctués de postes de contrôle (les nord-coréens ne peuvent pas se déplacer librement dans leur pays). La Réunification (avec un grand R) est une des grandes thématiques de l’idéologie nord-coréenne : dans son histoire moderne, la Corée a toujours vécu sous domination d’un colonisateur, et la séparation des deux Corées a été vécu douloureusement. Bien que désormais tout semble opposer les deux pays, séparés par la frontière la plus hermétique au monde, la question de la Réunification est omniprésente pour les nord-coréens bien que sa mise en œuvre soit très improbable.
A Kaesong, l’hébergement se fait dans un hôtel « traditionnel », au confort rustique : le Kaesong Folk Hotel. La ville est un peu lugubre, les habitants que vous croiserez ne vous regarderont pas. Les chambres du Kaesong Folk Hotel sont composées d'une pièce avec deux matelas au sol (chauffé), d'une armoire et d'une commode, dont on imagine rapidement qu'elles ne servent qu'à la décoration des lieux. Les fils électriques pendent parfois dans le vide, la salle de bain ressemble à une salle de bain des années 70. Les portes se ferment à l'aide d'un cadenas, prêté pour l'occasion, et un couvre feu électrique vous invitera à aller dormir rapidement.
Au petit matin, nous prenons la direction de la zone démilitarisée, ou DMZ (pour DeMilitarized Zone), une zone tampon de 4 km de large où se font face des centaines de milliers de soldats. Les incidents sont fréquents (le dernier en date de novembre 2017, lorsqu'un soldat a fait défection au sud) et vos guides ne cesseront d’insister sur le fait que c’est toujours de la faute des américains. Le parcours débute par la visite des baraquements ayant servi à la signature de l’armistice entre les belligérants. Il est d’ailleurs utilisée pour véhiculer le point de vue de nos hôtes : photos, récits de prisonniers, échantillons d’armes… Un avant-goût avant de découvrir la Joint Security Aera (JSA). Ces bâtiments sont les restes du village de Panmunjom, dont le nom est désormais utilisé pour parler de la JSA.
La JSA est une zone de négociation où les deux Corées se font face, dans une ambiance protocolaire et volontairement tendue. Nous est présenté dans un premier temps un autographe de Kim-Il-Sung sur une grande stèle en pierre, autographe prétendument réalisé le jour de sa mort sur un décret officialisant la réunification des deux Corées (à ce stade, on ne sait déjà plus si ce qu’on nous dit est vrai ou faux). Nous prenons ensuite la direction des baraquements, situés de part et d’autre de la ligne de démarcation, qui servent aux échanges formels entre les différentes parties (en bleu les baraquements nord-coréens, en blanc ceux du sud). A la sortie, les soldats en faction (qui se surveillent mutuellement au cas où l’un d’entre eux voudrait franchir la ligne de démarcation) nous font signe de nous éloigner rapidement, nous entrons donc dans le Panmungak, bâtiment en béton de plusieurs étages et arrivons son toit.
Le toit offre une vue imprenable sur la JSA et la partie sud-coréenne, et une séance de photos boucle la visite de la DMZ.
Le retour à Pyongyang.
Le retour vers Pyongyang se fait en bus et les visites s’enchaînent : l’arche de la Réunification, monument de 30 mètres de hauteur représentant deux coréennes qui domine l’autoroute de la Réunification (les bus de peuvent pas passer dessous, ils doivent prendre une voie annexe), l’Arc de Triomphe de Kim-Il-Sung, dont on vous rappellera qu’il est plus haut que l’Arc de Triomphe parisien (de quelques mètres seulement), puis la Grande Maison des Etudes du Peuple, immense bibliothèque « abritant des millions de livres ». L’intérieur, comme beaucoup d’intérieurs nord-coréens, diffuse une odeur de plastique vieilli assez désagréable. La hauteur sous plafond est impressionnante, mais tout semble faux : des lecteurs et auditeurs qui fréquentent les lieux, aux ordinateurs dénués d’unités centrales. Enfin, les lavabos des toilettes ne sont pas raccordés au système d’évacuation des eaux, le robinet ne se ferme pas et le seul ascenseur en état de marche vous donnera des sueurs froides (il est géré manuellement par une employée qui contrôle le poids de la cabine en temps réel, à l’aide d’un système bricolé dont la description serait longue et fastidieuse). La visite des salles se poursuit : il nous est montré la table où Kim-Jong-Il s’asseyait pour étudier les livres écrits par son père pendant de longues heures (seule table de la salle de lecture sans chaise), un bureau où des professeurs réalisent des cours particuliers sur des thématiques enrichissantes et variées - comme l’idéologie politique ou la doctrine du Juche – et des salles multimédia où il est possible de se divertir en écoutant des cassettes audio de propagande. Des cours de langue sont organisés, soi-disant gratuits. les étudiants semblent dispersés.
Enfin, nous sommes amenés sur le balcon du dernier étage de la bibliothèque où l’on peut apprécier une vue à couper le souffle de la capitale. En contrebas, nous pouvons découvrir la Place Kim-Il-Sung, où des répétitions de cérémonies ont lieues. C’est sur cette place qu’ont lieux les défilés militaires diffusés par les chaînes d’information du monde entier. De l’autre côté du fleuve Taedong se trouve la tour du Juche, haute de 170 mètres.
L’entrée de la bibliothèque offre une vue sur la colline Mansu, où se trouve le Musée de la Révolution Coréenne ainsi que deux statues en bronze de Kim-Il-Sung et Kim-Jong-Il, souriants. Ces statues ont été remaniées à plusieurs reprises, afin de modifier le sourire des deux dirigeants ou encore la parka de Kim-Jong-Il. C’est un lieu important, où l’on doit s’incliner collectivement en signe de respect, après avoir déposé des fleurs. Se croisent ici les cars de touristes et les locaux qui viennent, en groupe, se prosterner devant leurs dirigeants.
En ce qui concerne les logements pour touristes, il existe différents hôtels pour étrangers à Pyongyang : le Yanggakdo International Hotel, le Koryo Hotel et le Chongnyon Hotel sont les plus fréquentés par les touristes.
Au sein de ces hôtels, les chambres sont (paraît-il) sur écoute, et l’eau chaude se fait attendre trop longtemps pour exister (c’était déjà le cas à Kaesong). Une fois de plus la plomberie est défaillante, et il devient réellement compliqué de se laver sans inonder la pièce. Une bouilloire est présente dans chaque chambre ainsi qu'une bassine, ce qui permet de prendre une douche sommaire. Pour les rares heures de divertissement (le soir après les repas), il est possible de réserver un karaoké et de boire un verre, mais le coût exorbitant étanche la soif avant même de passer commande. Des casinos existent dans certains hôtels, et la prostitution est organisée par les chinois (les nord-coréennes ne se prostituent pas). Tous les hôtels possèdent des boutiques, closes, et parfois une piscine. Celle du Chongnyon Hotel semble cependant désaffectée. Les couloirs sont vides, mais vous serez très rapidement rattrapés si vous allez fouiner là où il ne faut pas.
Le métro de Pyongyang est une autre attraction obligatoire du séjour : un grand escalator nous emmène 90 mètres sous terre et nous empruntons une rame qui ressemble beaucoup à celles du métro de Berlin (elles sont issues du réseau de Berlin-Est : BVG type D). Aux extrémités, des portraits de Kim-Il-Sung et Kim-Jong-Il sont accrochés. Nos guides nous autorisent à les prendre en photo mais insistent sur le cadrage : à aucun moment il ne faut que les têtes soient coupées. Il est étonnant de découvrir des nord-coréens qui téléphonent ou qui jouent sur leurs smartphones, d'autres lisent les journaux affichés dans le métro sur des supports en verre. La date du quotidien est rédigée en format révolutionnaire (calendrier juche, débutant en 1912, année de naissance prétendue de Kim-Il-Sung).
Divertissements
A Pyongyang, il existe de nombreux divertissements : street food, bars et brasseries, parcs d'attractions, et même parc aquatique !
A l’entrée du Munsu Water Park, le parc aquatique de la capitale, il faut s’incliner devant une statue de Kim-Jong-Il (la statue, de cire, semble étrangement humaine). Bien que l’établissement soit moderne et très propre (chaussures de bain prêtées à l’entrée), les douches présentent de sérieux problèmes de plomberie (encore une fois) mais c’est avec un grand enthousiasme que nous nous mélangeons à la population locale pour se détendre.
Une compétition de natation est organisée sur le tas avec des locaux, qui prennent la tasse au bout de quelque seconde. La guide intervient in-extremis, furieuse, et son attitude nous fais comprendre implicitement que les nord-coréens n’aiment pas perdre face à des étrangers. Après une séance d’escalade, de ping-pong et de volley-ball, il est temps de prendre la direction d’une brasserie de la ville pour une dégustation de bière.
Un peu plus loin se dresse le Stade du Premier Mai, plus grand stade au Monde en termes de places. C'est dans ce stade qu'a lieu le Festival Arirang, impressionnant spectacle de masse combinant gymnastique, panneaux colorés et musique. Le Marathon de Pyongyang se déroule également dans ce stade (départ et arrivée).
Lors de la visite de la ville, les touristes se restaurent dans de nombreux établissements présentant chacun des spécialités locales (bouillon coréen) ou occidentales (pizzeria).
Fin de la visite.
Le Palais du Soleil Kumsusan, ancien palais présidentiel transformé en Mausolée de Kim-Il-Sung et de Kim-Jong-Il, est ouverts aux étrangers les jeudi et dimanche. Il est interdit de prendre des clichés de l'intérieur du palais, et le costume-cravate est obligatoire. Les visiteurs doivent s'incliner plusieurs fois devant les dépouilles conservées dans des sarcophages en verre, avant de visiter des salles aménagées à la gloire des dirigeants (médailles, voitures, train...)
Le Musée de la Guerre Victorieuse (comprendre : guerre de Corée) est un vaste bâtiment particulièrement bien doté et décoré, construit, selon les guides, en 11 mois seulement. A l'extérieur, des carcasses de véhicules militaires américains sont stockées sous des hangars. Elles sont toutes peintes en noir. Nous faisons un détour pour découvrir la frégate américaine Pueblo, prise de guerre de la marine nord-coréenne en 1968. Un film de propagande nous raconte l’histoire de la capture du navire espion américain en mer du Japon, avant de présenter le procès de l’équipage et leur libération sur le pont de non-retour de la Joint Security Aera.
Dans les salles annexes, on peut voir les équipements sophistiqués qui étaient utilisés ainsi que les aveux des marins.
L’entrée du musée donne sur un grand escalier dominé par une statue de Kim-Il-Sung, qui ressemble étrangement à Kim-Jong-Un (celui-ci aurait eu recours à la chirurgie esthétique pour ressembler à son grand-père, lui permettant de gagner en crédibilité à l’égard de son peuple). Une fois de plus, nous devons nous incliner, et la visite se poursuit dans les salles du musée. La mise en scène de la guerre est superbe, on croirait presque que la version nord-coréenne est véridique. Kim-Il-Sung y est présenté comme le plus grand des stratèges, et chaque bataille a été une victoire des forces socialistes. La visite se termine sur un diorama à 360 degrés de la bataille de Daejeon (défaite des américains). A aucun moment n'est abordé la participation de la Chine aux combats.
Retour à Pékin
Le retour à Pékin se fait par voie ferrée, les passeports nous sont remis à la gare, après avoir rempli un formulaire individuel de satisfaction où l’on remerciera chaleureusement les guides pour nous avoir fait découvrir ce pays merveilleux. Des cadeaux sont offerts aux guides. Une dernière photo avec eux et le train démarre.
L’arrêt à Sinuiju est une fois de plus très long et un peu stressant. Un sentiment de libération se fait ressentir lorsque le train redémarre en direction de Dandong.
Est-il moral de voyager en Corée du Nord ?
Une des questions redondantes lorsque l’on part ou que l’on revient de Corée du Nord, c’est de se demander s’il est moralement acceptable d’aller visiter une dictature, et d’alimenter les poches d’un régime qui oppresse depuis des décennies ce peuple. Si, pour voyager, il fallait ne prendre en compte que des pays vertueux en matière de droits de l’Homme, d’environnement, de culture, avec une histoire respectable, la liste serait assez courte. Les occidentaux ont tendance à facilement oublier l'histoire : pendant longtemps, la Corée du Sud a été une dictature. Pendant longtemps, la Corée du Nord était plus développée que son voisin du Sud. La séparation des deux Corées est une invention purement géopolitique des américains et siovétiques. Enfin, malgré les sanctions et l’isolement de ce pays, le développement économique et humain se poursuit, même s’il existe de profondes inégalités au sein de la population.
Loin de l’idée d’excuser ou de condamner un pays si différent du nôtre, il convient de dire que, partir en Corée du Nord, c’est accepter de se lever tous les jours à 7 heures du matin, de prendre des douches froides, de subir les longs discours de propagande, de se faire trainer à gauche et à droite pour voir des attractions à la gloire du régime et de ses dirigeants, et, surtout, de ne pas avoir l’esprit critique.
*Koryo : nom du royaume de Koryo (Goryeo) (918-1392) qui donnera plus tard son nom à la Corée moderne, dans les langues occidentales.
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