Akeva, plus redoutable que mami wata (series, part 5)

in #akeva7 years ago

Elles l’accompagnèrent jusqu’à la maison et s’assurèrent qu’elle est bien prise en charge avant de prendre congé d’elle. En effet Mboa – Manga c’est assez spécial, le village est petit alors on est tous plus ou moins parentés. Lorsque les filles arrivèrent à la maison, les voisins, les passants, tout le monde demandait si Akeva était malade. Les cousines firent un rapport plus que détaillé de ce qui c’était passé, Akeva était embarrassée parce qu’elle voulait garder le secret comme lui avait fait signe la sirène, c’était compliqué de répondre aux questions, et tout le monde qui venait toucher son front pour voir si elle faisait de la fièvre, elle ne savait plus où se mettre. Elle joua la carte de la malade jusqu’au bout, parlant très peu, répondant oui, non, à toute question, finalement après le chahut on l’installa dans son lit sous le drap, sous une chaleur de trente-cinq degré, avec des « repose – toi, bois de l’eau, essaie de dormir, etc. ». Puis chacun vaqua à ses occupations.talking on the beach modified
Enfin seule, Akeva pouvait de nouveau penser à la scène qu’elle avait vécue : comment cette étrange demoiselle la connaissait alors qu’elle n’avait aucun souvenir de l’avoir déjà rencontrée, on ne peut oublier une personne pareille d’un aspect si captivant. Nêvè n’était pas seulement extrêmement belle elle avait un aspect fantastique. Mais pourquoi était – elle la seule à pouvoir la voir et pas ses cousines ? Elle repassait les images dans sa tête. Et même sa façon de nager n’avait rien de naturelle, et maintenant qu’elle y pensait, elle n’avait vu ses jambes à aucun moment, Nêvè était tout le temps dans l’eau. Et le coquillage pour la contacter. « Ça y est j’ai compris, c’est une mami wata ! » s’exclama-t-elle, à cette idée elle fut envahie d’un mélange de sentiments, la joie, la peur, l’émerveillement. En effet le mythe du mami wata était omni présent dans la vie d’Akeva, d’une part une danseuse d’Ivanga comme elle avait vu beaucoup de filles en transe , et d’autre part enfant elle avait été kidnappée par Raskelie une sirène. Elle se mit à scruter le coquillage, qui n’avait rien de spécial, elle se dit : et moi qui n’y prêtait jamais attention, alors ces petits machins seraient des moyens de communication avec les gens de l’eau ? waouh, qui l’eut cru.
Un peu plus tard en fin d’après-midi, elle sortit de la chambre, sa tante Mahoulè l’interpella.
Mahoulè : où vas-tu comme ça ? Te sens-tu mieux ?
Akeva : oui je vais très bien, j’étais juste un peu fatiguée, j’avais besoin de repos, c’est fait.
Mahoulè : tes sœurs ont dit que tu vois les fantômes, tu parles avec l’eau.
Akeva : moi voir des fantômes ? Pas du tout, j’ai juste dit merci à l’eau pour plaisanter mais elles n’ont pas le sens de l’humour.
Mahoulè : ok tu peux sortir si tu te sens bien, mais si jamais tu ressens encore de la fatigue, reviens vite à la maison.
Akeva : oui tantine.
Elle se rendit dans un petit coin calme dans le village qu’elle aimait bien pour rencontrer en secret Nêvè. De façon instinctive elle frotta entre ses pommes de mains le coquillage, souffla dessus trois fois et prononça le nom de Nêvè, aussitôt celle-ci apparut.
Nêvè : tu en a mis du temps, je m’impatientais, j’ai même cru que tu n’allais plus m’appeler.
Akeva : j’ai dû faire de la comédie pour pouvoir me retrouver seule.
Nêvè : c’est parce que tu es trop gentille, si c’était moi j’allais envoyer tout le monde paître et on m’aurait collé la paix.
Akeva : ah, moi je ne peux pas le faire, je ne veux pas blesser mes proches.
Nêvè : Tu ne veux jamais blesser personne, c’est pour ça que c’est toi qu’on blesse, comme l’a fait ton bonhomme là, d’ailleurs raconte-moi, que s’est-il passé ?
Akeva : celui-là, je ne veux même plus en parler.
Nêvè : Oui mais raconte quand même ce qui s’est passé.
Akeva : je ne veux même plus y penser j’ai décidé d’enterrer cette histoire.
Nêvè : Je me suis déplacée spécialement pour te rencontrer et toi tu ne veux même pas me dire ce que je te demande ?
Akeva : comme tu insistes, je l’ai vu avec une autre fille et cela m’a brisé le cœur, voilà.
Nêvè : et qu’as-tu fait ?
Akeva : rien du tout.
Nêvè : comment ?! Tu n’as rien fait ?! Mais quelle erreur ! Ce n’est pas grave on va y remédier, je vais t’aider à punir ce gars, on va lui faire regretter.
Akeva : c’est gentil de vouloir me venger mais, je préfère juste oublier.
Nêvè : comment ?! Oublier ?! Il s’est moqué de toi et au lieu de lui donner une bonne leçon tu veux juste oublier ? Tu me déçois énormément, tu es une bonne poire ! Tu mérites ce qui t’arrive, quand je pense que nous avons tous été émus en te voyant pleurer ce soir-là à la plage, mais si je savais que tu étais aussi molle, je n’allais jamais t’apaiser de mon eau, j’aurais dû te laisser souffrir. Je n’aurais jamais dû perdre mon précieux temps à venir te rencontrer pour te venger.
Elle lui mentait pour l’amadouer, ce n’était pas elle qui l’avait apaisée de son eau, c’était Raskelie la sirène qui l’aimait.
Akeva : Merci pour l’eau apaisante, c’était très gentil de ta part. Je regrette que tu te sois déplacée pour rien, après tout je ne savais pas que tu avais en projet de me venger sinon je t’aurais prévenue de ne pas te déplacer pour cela.
Nêvè : je me suis déjà engagée alors on ira jusqu’au bout.
Sans permettre à Akeva de placer un mot, Nêvè s’en alla.
Akeva était perplexe. Elle n’avait jamais demandé à rencontrer cette sirène, encore moins de l’aide pour une vengeance. Les sirènes ont la réputation d’être redoutables alors elle craignait ce qui pouvait arriver à Dikaha. Elle se demandait comment pouvait-elle convaincre Nêvè d’abandonner son projet sordide. Elle rentra chez elle pensive.

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